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Le Grand Catéchisme
ou Précis de la Doctrine Chrétienne appuyée de témoignages nombreux de l'Ecriture et des Pères
traduction par l'abbé A.-C. Peltier, Besançon et Paris, 1856-1857, 6 volumes, in-8.
édition numérique par JESUSMARIE.com
édition Vivès, XIXème siècle
- septembre 2002, janv 2003 -

APERÇU GÉNÉRAL DE TOUTES LES MATIERES TRAITÉES DANS CET OUVRAGE

Elles se résument dans cette maxime du Sage : Mon fils, si tu désires la SAGESSE, conserve la JUSTICE, et Dieu te la donnera. (Écclésiastique, XIV, 33).

PREMIERE PARTIE. – PRINCIPES DE LA SAGESSE CHRÉTIENNE

Chapitre I, de la foi et du symbole de la foi, 22 questions, parmi lesquelles il faut distinguer la 5e sur l’origine du symbole des apôtres, la 13e sur la descente de Jésus-Christ aux enfers, et la 18e sur les notes de la véritable Église.

Chapitre II, de l’espérance, de l’oraison dominicale et de la salutation angélique, 19 questions parmi lesquelles il faut distinguer la 2e sur l’obligation de joindre l’espérance et la crainte, la 15e et les suivantes sur les prérogatives de la sainte Vierge et sur le devoir de l’honorer et de l’invoquer.

Chapitre III, divisé en trois articles, dont le premier traite de la charité, 14 questions ; le second, des commandements de Dieu, 16 questions, où il est traité en même temps, question 6, de l’obligation qu’il peut y avoir pour les chrétiens d’observer les commandements faits par Dieu à l’ancien peuple ; même question, de la possibilité de les observer ; question 8, de l’invocation, du culte, des reliques et des fêtes des saints ; question 9, des images de Jésus-Christ et des saints. – Article 3, des commandements de l’Église, 19 questions, où il est traité en même temps des traditions apostoliques et ecclésiastiques, question 1re et suivantes ; de l’Église et de son autorité, questions 9, 10 et 16 ; du Pape et de l’Église romaine, question 9 ; des conciles, question 11 ; de l’autorité des saints Pères, même question ; des cinq commandements de l’Église, question 14 ; de l’Écriture sainte et du droit de l’interpréter, question 16.

Chapitre IV, des sacrements divisée en huit articles :

Article 1, des sacrements en général, huit questions, où il est traité en même temps des cérémonies sacrées, question 8.

Article 2, du Baptême, quatre questions, où il est traité en même temps de la concupiscence qui reste dans ceux qui sont baptisés, question 3.

Article 3, de la Confirmation, quatre questions, où il est traité en même temps du saint-chrême, question 4.

Article 4, de l’Eucharistie, dix questions, où il est traité en même temps de la présence réelle, question 4 ; de la transsubstantiation, question 5 ; de l’obligation qu’il y a d’adorer les saintes espèces, question 6 ; de la messe, question 7 ; de la communion sous les deux espèces, question 8.

Article 5, du sacrement de Pénitence, dix questions, où il est traité en même temps de la contrition, question 4 ; de la confession, questions 5 et 6 ; de la satisfaction, questions 7 et 8 ; du purgatoire, question 9.

Article 6, de l’Extrême-Onction, trois questions.

Article 7, de l’Ordre, huit questions, où l’ont fait voir en même temps que tous les chrétiens ne sont pas prêtes, question 8 ; qu’il faut honorer les prêtres, soit bons, soit mauvais, question 6 et 7.

Article 8, du Mariage, cinq questions, où il est traité en même temps du divorce, question 3 ; de la violation du vœu de chasteté, question 4; des mariages de moines et de religieuses, même question ; du célibat des prêtres, questions 4 et 5 ; de la virginité, question 5. Ce sujet sera d’ailleurs traité avec plus d’étendue dans la deuxième partie, à l’article des conseils évangéliques, question 4.

DEUXIEME PARTIE – PRINCIPES DE LA JUSTICE CHRÉTIENNE

Section I. – Du mal qu’il s’agit d’éviter. Elle se subdivise en six articles.

Article 1, du péché en général, six questions.

Article 2, des sept péchés capitaux, neuf questions.

Article 3, des péchés d’autrui qui peuvent nous êtres imputés, onze questions.

Article 4, des péchés contre le Saint-Esprit, huit questions.

Article 5, des péchés qui crient vers le ciel, cinq questions.

Article 6, de l’expiation des péchés, quatre questions.

Section II. – Du bien qu’il s’agit de faire. Elle se subdivise en cinq chapitres.

Chapitre I. Article 1, des trois principales espèces de bonnes œuvres, trois questions, où il est traité en même temps du fruit des bonnes œuvres, question 2 ; article 2, du jeûne, trois questions , article 3, de la prière ; article 4, de l’aumône et des œuvres de miséricorde, neuf questions.

Chapitre II, des vertus cardinales, six questions.

Chapitre III, des dons et des fruits su St-Esprit, quatre questions.

Chapitre IV, des huit béatitudes, trois questions.

Chapitre V, des conseils évangéliques, six questions, où il est traité en particulier de la pauvreté évangélique, question 3; de la chasteté, question 4; de l’obéissance religieuse, question 5; de l’état religieux, même question.

Section III. – Des quatre fins dernières de l’homme, sept questions.

Appendice sur la chute de l’homme et sur l’œuvre de sa justification, suivant la doctrine du concile de Trente, sessions V et VI.

Chapitre I, de la chute du premier homme.

Chapitre II, de la transmission du péché d’Adam à tous ses descendants.

Chapitre III, du remède au péché originel.

Chapitre IV, des restes du péché originel dans les chrétiens baptisés.

Chapitre V, de l’économie et du mystère de la venue du Sauveur.

Chapitre VII, qui sont ceux qui ont par à la justification apportée aux hommes par Jésus-Christ.

Chapitre VIII, tableau de la justification de l’impie et de son passage à l’état de grâce.

Chapitre IX, nécessité pour les adultes de se préparer à la grâce de la justification, et raisons de cette nécessité.

Chapitre X, des moyens de se préparer à la justification.

Chapitre XI, en quoi consiste la justification de l’impie, et quelles en sont les causes.

Chapitre XII, en quel sens il est vrai que l’impie est justifié gratuitement et par la foi.

Chapitre XIII, contre la vaine présomption des hérétiques.

Chapitre XIV, des progrès de la justification une fois reçue.

Chapitre XV, de la nécessité et de la possibilité d’observer les commandements.

Chapitre XVI, qu’il ne faut point présumer témérairement qu’on se trouve du nombre des prédestinés.

Chapitre XVII, du don de persévérance.

Chapitre XVIII, de ceux qui font des chutes après leur baptême, et des moyens qu’il y a pour eux de se relever.

Chapitre XIX, que tout péché mortel fait perdre la grâce, mais ne fait pas perdre pour cela la foi.

Chapitre XX, du fruit de la justification, c’est-à-dire, du mérite des bonnes œuvres, et en quoi il consiste.

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PRÉCIS

DE LA

DOCTRINE CHRÉTIENNE
 
 

PREMIERE PARTIE

PRINCIPES DE LA SAGESSE CHRÉTIENNE

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CHAPITRE I.

DE LA FOI ET DU SYMBOLE DE LA FOI.

Question 1.

À qui doit-on attribuer le nom de chrétiens?

On doit appeler chrétiens ceux qui professent la saine doctrine de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, dans l’Église qu’il a fondée.

Le vrai chrétien est donc celui qui, en même temps qu’il est fermement attaché à la doctrine de Jésus-Christ, condamne et déteste du fond du cœur toute secte comme tout culte étranger à cette doctrine, ou réprouvé par l’autorité de l’Église : telles sont les sectes juives, idolâtriques, mahométanes, et en général toutes les sectes hérétiques.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

1. Act. XI, 25-27. " Barnabé s’en alla ensuite à Tarse pour chercher Paul, et l’ayant trouvé il l’amena à Antioche. Ils demeurèrent une année entière dans cette église, où ils instruisirent un fort grand nombre de personnes ; de sorte que ce fut à Antioche que les disciples furent pour la première fois nommés chrétiens. "

2. I. Petr., IV, 15-16. " Que nul de vous ne soit maltraité comme coupable d’homicide, ou comme larron, ou comme faisant de mauvaises actions, ou comme envieux des avantages d’autrui. Mais s’il est maltraité, comme chrétien, qu’il n’en ait point de honte, et qu’au contraire il en glorifie Dieu. "

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION

1. S. ATHANASE, Orat. II cont. Arian. " Est-ce qu’aucun peuple chrétien a jamais emprunté son nom de ses évêques, et non pas plutôt du Seigneur, en qui il croit ? Certes, ce n’est pas des bienheureux apôtres nos maîtres, ni des autres ministres de l’Évangile du Christ, mais du Christ lui-même que nous avons reçu notre appellation, comme notre profession de chrétiens. Ceux au contraire dont la foi n’a pas la même origine, en raison de prendre les noms des auteurs de leur secte, parce que c’est à ceux-là qu’ils appartiennent.

C’est ainsi que notre nome comme notre qualité de chrétiens, que nous tenons du Christ, a suffi pour réfuter Marcion, inventeur de son hérésie nouvelle : ce nom de chrétiens est resté à ceux qui ne se sont pas laissé ébranler par Marcion ; ceux au contraire qui se sont attachés à cet hérésiarque ont perdu leur nom de chrétiens pour n’être plus connus que sous celui de marcionites. C’est encore ainsi que Valentin, Basilide, Manichée et Simon le magicien ont donné leurs noms à leurs sectateurs, et c’est de là que les uns ont été appelés valentiniens, d’autres basilidiens, d’autres manichéens, d’autres simoniens, d’autres cataphrygiens (nom qu’ils ont pris de la Basse-Phrygie), d’autres novatione,s de Novat, leur chef. Ainsi, Mélèce, excommunié par Pierre, évêque et martyr, a donné son nom à ses partisans, en laissant Alexandre seul avec les siens en possession du nom du Sauveur… Ceux de cette espèce vont se joindre à ces hérétiques en désertant notre Église, perdent en même temps leur nom de disciples du Christ pour prendre celui d’ariens, comme ayant renoncé à la foi chrétienne pour mettre à la place l’erreur inventée par Arius. Comment donc seraient-ils chrétiens ceux qui ne s’appellent pas chrétiens, mais qu’on doit plutôt appeler ariomanes ? Comment pourraient-ils compter comme faisant partie de l’Église catholique, ceux qui ont rejeté l’antique foi, et qui répandent parmi les peuples le venin de leurs doctrines, doctrines convaincues de fausseté par cela seul qu’elles sont nouvelles?"

2. S. CYPRIEN, Ep. 52 as Anton. " Celui-là, quel qu’il soit d’ailleurs, n’est pas chrétien, qui n’est pas dans l’Église du Christ. "

3. Le même, de Unit Eccl. " Celui qui abandonne l’Église de Jésus-Christ, ne recevra jamais les récompenses de Jésus-Christ. C’est un étranger, c’est un profane, c’est un ennemi. Celui-là ne peut avoir Dieu pour père, qui n’a point l’Église pour mère. "

4. S. IGNACE, Ep. Ad Magnes. " Montrons-nous dignes du surnom que nous avons reçu ; car quiconque est appelé d’un autre nom, n’appartient point à Dieu ; c’est comme s’il rejetait l’Écriture inspirée qui a dit : On les appellera d’un nom nouveau, que le Seigneur leur donnera de sa propre bouche, et ils seront le peuple saint (Isa., LXII, 2). C’est ce qui s’est accompli la première fois en Syrie ; car c’est à Antioche que les disciples, instruits par Pierre et Paul, fondateurs de cette Église, ont été les premiers de tous appelés chrétiens. "

5. S. AUGUSTIN, Tract. CXIII in Joan. " Nous devons remarquer, au sujet du renoncement de l’apôtre Pierre, que le Christ est renié non seulement par ceux qui disent de lui qu’il n’est pas le Christ, mais encore de ceux qui disent d’eux-mêmes qu’ils ne sont pas chrétiens, quoiqu’ils le soient en effet. Car le Christ ne dit pas à Pierre, vous nierez que vous soyez mon disciple, mais il lui dit, vous me renierez : et cependant il n’a pas fait autre chose pour le renier, que de nier qu’il fût son disciple. "

6. Le même, Enrichid. Ad Laur., c. 5 : " Le fondement assuré et véritable de la foi catholique, c’est le Christ. Car, comme dit l’Apôtre, personne ne peut pose un autre fondement que celui qui a été posé, et qui est Jésus-Christ. Et qu’on ne s’imagine pas que ce ne soit pas là le véritable fondement de la foi catholique, sous prétexte qu’on pourrait croire que ce fondement nous serait commun avec quelques hérétiques. Car si l’on examine la chose de près, on verra que Jésus-Christ n’est reconnu que de nom, sans l’être de fait par les hérétiques, quels qu’ils soient, qui prétendent porter comme nous le nom de chrétiens. Il serait trop long d’en fournir la preuve, puisqu’il faudrait pour cela passer en revue toutes les hérésies, soit anciennes soit nouvelles, en montrant de chacune d’elles en particulier combien est vrai ce que nous disons ici de toutes en général. "

8. TERTULLIEN, de Pudicitiâ, c. 7 : " La brebis, c’est à proprement parler le chrétien; le troupeau du Seigneur, c’est la multitude des fidèles; le bon pasteur, c’est le Christ. Il faut donc entendre par cette brebis qui s’égare loin du bercail le chrétien qui se sépare de l’Église. "

9. Le même, de Praescript., n. 37 : " Ils ne sauraient être chrétiens, dès lors qu’ils sont hérétiques, et qu’ils ne tiennent pas de Jésus-Christ une doctrine qu’ils ont choisie de leur autorité privée ou qu’ils ont empruntée à d’autres hérétiques. "

Question II.

À quoi peut se réduire la doctrine chrétienne?

La doctrine chrétienne comprend en général les vérités et les devoirs, dont l’ensemble constitue la véritable sagesse et la véritable justice. La sagesse, comme le fait voir saint Augustin, a pour objet les vertus théologales, qui sont la foi, l’espérance et la charité, vertus divinement infuses dans l’âme, et qui rendent bienheureux et en quelque sorte divins les hommes qui s’attachent à les cultiver ici-bas. La justice, à son tour, comprend deux choses : la fuite du mal et la pratique du bien ; car c’est cette vertu de justice qu’avait en vue le Prophète royal quand il disait : Détournez-vous du mal, et faites le bien. Or, de la sagesse et de la justice découle, comme de deux sources, tout l’ensemble de la doctrine et de la morale chrétiennes.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

1. Eccli. I, 33. " Mon fils, si vous désirez la sagesse avec ardeur, conservez la justice, et Dieu vous la donnera. "

2. I Cor., XIII, 13. " Or, ces trois vertus, la foi, l’espérance et la charité, demeurent à présent; mais la charité est la plus excellente des trois. "

3. Ps. XXXIII, 15. " Détournez-vous du mal et faites le bien. "

4. Ps. XXXVI, 27. " Détournez-vous du mal, et faites-le bien ; et soyez assuré d’une demeure éternelle. "

2. I. Petr., III, 10-11. " Si quelqu’un aime la vie, et désire que ses jours soient heureux, qu’il empêche que sa langue ne se porte à la médisance, et que ses lèvres ne prononcent des paroles de tromperies ; qu’il se détourne du mal, et qu’il fasse le bien. "

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION

1. S. AUGUSTIN, Lib. Retract., c. 63 : " J’ai composé un livre touchant la foi, l’espérance et la charité sur la demande que m’avait faite d’un ouvrage celui à qui il est adressé, pour qu’il ne sortît pas de ses mains. C’est ce que nous appellerions Manuel, et que les Grecs appellent …Il me semble y avoir montré assez bien quel est l’ensemble des devoirs à remplir envers Dieu, ce en quoi l’Écriture fait consister la véritable sagesse. " (C’est l’Enchiridon adressé à Laurent).

2. Le même, Enchirid. ad Laur., c. 2. " La piété, voilà la sagesse de l’homme. C’est ce que vous trouverez dans le livre de Job ; car on y lit en propres termes, que la sagesse a dit à l’homme ; La piété envers Dieu, voilà la sagesse (JOB, XXVIII, 28). C’est ce que marque plus précisément le mot grec employé dans cet endroit. "

3. Le même, c. 3 : " Si je réponds à cette question (comment honorer Dieu), qu’on doit l’honorer par la foi, l’espérance et la charité, vous m’alléguerez sans doute que cette réponse est trop courte au gré de votre désir.

4. S. PROSPER, Sent. Ex L. Aug. Decerpt., sent. 98 : " La justice consiste toute entière à éviter le mal et à faire le bien : deux points auxquels on doit tenir invariablement au milieu de toutes les adversités, parce que ce qu’on donne à la piété est la seule choses qui ne soit jamais perdue. "
 
 

Question III.

Quel est le premier objet de la doctrine chrétienne?

Le premier objet de la doctrine chrétienne c’est la foi, qui est comme la porte de notre salut, et sans laquelle personne dans cette vie ne peut trouver Dieu, ni par conséquent l’invoquer, le servir et lui plaire. Car pour s’approcher de Dieu, dit l’Apôtre, il faut croire. Celui qui ne croira pas, a dit Notre-Seigneur lui-même, sera condamné, ou plutôt il l’est déjà, comme Notre-Seigneur Jésus-Christ l’a dit encore.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

1. Rom., X, 14. " Comment l’invoqueront-ils, s’ils ne croient pas en lui? "

2. Hebr., XI, 6. " Il est impossible de plaire à Dieu sans la foi ; car pour s’approcher de Dieu, il faut croire premièrement qu’il y a un Dieu et qu’il récompensera ceux qui le cherchent. "

3. MARC., XVI, 16. " Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; mais celui qui ne croira point, sera condamné. "

4. JOAN., III, 18. " Celui qui croit en lui n’est pas condamné; mais celui qui ne croit pas est déjà condamné, parce qu’il ne croit pas au nom du Fils unique de Dieu. "

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION

1. S. AUGUSTIN, Serm. 38 de temp., " Il est certain que personne ne peut parvenir à la véritable félicité s’il n’est agréable à Dieu, et que personne ne peut être agréable à Dieu que par la foi. La foi, en effet, est le fondement de tous les biens. La foi est le principe de notre salut. Sans elle personne ne saurait participer à la dignité des enfants de Dieu, parce que sans elle ni on ne peut obtenir la grâce de la justification dans le siècle présent, ni on pourra posséder la vie éternelle dans le siècle à venir. Et si l’on refuse de marcher ici-bas dans les sentiers de la foi, on n’arrivera jamais au bonheur de voir dans sa propre essence Notre-Seigneur Jésus-Christ. "

2. Le même, Serm. I de verb. Apost. " Il n’y a ni richesses, ni trésors, ni honneurs, ni quoi que ce soit au monde qui surpasse en valeur la foi catholique, laquelle sauve les hommes de leurs péchés, les guérit de leurs maux spirituels, procure au catéchumènes la grâce du baptême, aux fidèles celle de la justification, aux pénitents le moyen de réparer leurs offenses, aux justes celui d’accroître leurs mérites; qui couronne les martyrs, qui maintient dans les bornes d’une chaste pudeur les vierges, les veuves et les époux; qui ordonne les clercs, qui consacre les évêques, qui initie les uns et les autres au royaume céleste, et les fait entrer en société avec les anges. "

3. Le même, de Unit Eccl. " Celui qui abandonne l’Église de Jésus-Christ, ne recevra jamais les récompenses de Jésus-Christ. C’est un étranger, c’est un profane, c’est un ennemi. Celui-là ne peut avoir Dieu pour père, qui n’a point l’Église pour mère. "

4. S. LÉON- LE-GRAND, Serm. 4 in solemn. Nativ. D. N. J. C. " C’est un puissant soutien que la foi, quand elle est saine et entière, cette foi à laquelle il n’y a rien à ajouter, rien à retrancher ; car la foi ne saurait subsister, si elle n’est une, selon ce que dit l’Apôtre : Il n’y a qu’un Seigneur, qu’une foi, qu’un baptême, qu’un Dieu, père de toutes choses, qui est au-dessus de tou, qui est partout, qui est en nous tous. Attachez-vous inébranlablement à cette unité, mes chers frères, et dans cette unité, partiquez la sainteté avec tout le zèle dont vous êtes capables ; dans cette unité, appliquez-vous à observer les préceptes du Seigneur, parce que sans la foi il est impossible de plaire à Dieu ; sans la foi, il n’y a rien de saint ; sans la foi, il n’y a rien de chaste ; sans la foi, on est privé de toute vie spirituelle. Car il est écrit : Le juste vit de la foi.

Question IV.

Qu’est-ce qu’on entend par ce nom de foi?

La foi est un don de Dieu, et une lumière dont il éclaire note âme, pour nous porter à donner notre assentiment et à nous attacher fermement à tout ce qu’il nous a révélé, et qu’il nous propose à croire par son Église.

Ces vérités que l’Église nous propose à croire de la part de Dieu sont, par exemple, que Dieu est un dans sa nature et subsiste néanmoins en trois personnes; que le monde a été créé de rien; que Dieu s’est fait homme, et qu’il est mort pour nous; que Marie est vierge et mère de Dieu tout ensemble; que tous les morts seront rappelés à la vie; que l’homme est régénéré par l’eau et par le Saint-Esprit; que Jésus-Christ est contenu tout entier dans l’Eucharistie, et tant d’autres augustes mystères de notre sainte religion, qui nous ayant été révélés de Dieu, n’ont pas besoin d’être compris par notre intelligence, mais simplement d’être admis par la foi.

C’est ce qui a fait dire au Prophète : Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas. En effet, la foi ne consulte point l’ordre de la nature, ne s’en rapporte point à l’expérience que les sens fournissent, ne s’appuie point sur la puissance et la raison de l’homme ; mais elle se fonde uniquement sur la vertu et l’autorité de Dieu, assurée qu’elle est que la vérité souveraine et éternelle, qui est Dieu, ne peut ni se tromper ni nous tromper.

C’est pourquoi ce qui caractérise surtout la foi, c’est de réduire tout esprit en servitude, et de nous faire rendre obéissance à Jésus-Christ, pour qui rien n’est impossible, ni même difficile. Telle est la foi, qu’on peut appeler la lumière de l’âme, la porte de la vie et le fondement du salut éternel.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

1. Eph., II, 8. " C’est par la grâce que vous êtes sauvés en vertu de la foi ; et cela ne vient pas de vous, puisque c’est un don de Dieu. "

2. Hebr., XI, 1. " La foi est le fondement des choses que l’on doit espérer, et une pleine conviction de ces choses qu’on ne voit point. "

3. I. JOAN., V, 7. " Il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, le Verbe et le Saint-Esprit, et ces trois sont une même chose. "

4. Gen., I, 1. " Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. "

5. JOAN., I, 14. "Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. "

6. LUC, II, 7 et 11. " Elle enfanta son Fils premier-né… Aujourd’hui dans la ville de David il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. "

7. Rom., V, 8-9. " Ce qui fait éclater davantage l’amour de Dieu envers nous, c’est que, lors même que nous étions encore pécheurs, Jésus-Christ n’a pas laissé dans le temps de mourir pour nous. "

8. LUC, I, 35. " Le fruit saint qui naîtra de vous, sera appelé le Fils de Dieu. "

9. I Cor., XV, 51-53. " Nous ressusciterons tous, mais nous ne seront pas tous changés. En un moment, en un clin d’œil, au son de la dernière trompette : car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront en un état incorruptible, et alors nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible soit revêtu de l’incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu de l’immortalité. "

10. JOAN., III, 3. " En vérité, en vérité je vous dis, que personne, s’il ne naît de nouveau, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. "

11. Eccli., III, 22-26. " Ne recherchez point ce qui est au-dessus de vous, et ne tâchez point de pénétrer ce qui surpasse vos forces ; mais pensez toujours à ce que Dieu vous a commandé, et n’ayez point la curiosité d’examiner la plupart de ses ouvrages : car vous n’avez que faire de voir de vos yeux ce qui est caché. Ne vous appliquez point avec empressement à la recherche des choses non nécessaires, et n’examinez point avec curiosité les divers ouvrages de Dieu. Car il vous a découvert beaucoup de choses qui étaient au-dessus de l’esprit de l’homme. Plusieurs se sont laissés séduire par leurs fausses opinions, et l’illusion de leur esprit les a retenus dans la vanité et dans le mensonge. "

12. II Cor.,X, 5. " Nous réduisons en servitude tous les esprits pour les soumettre à l’obéissance de Jésus-Christ. "

13. ISAÏE, VII, 9, d’après les Septante : : " Si non credideritis, non intelligetis. – Si vous n’avez une ferme foi, vous n’aurez point l’intelligence. "

14. LUC, I, 37 : " Il n’y a rien d’impossible à Dieu. "

15. JEREM., XXXII, 27 : " C’est moi qui suis le Seigneur, le Dieu de toute chair : y a-t-il rien qui me soit difficile?"
 
 

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION

1. S. BASILE, Serm. de fid. confess. siv. de verâ. et piâ fide in Ascet : " Ainsi donc la foi est un assentiment exempt d’hésitation à la parole de Dieu, avec l’intime persuasion de la vérité des choses qu’il a bien voulu apprendre ainsi aux hommes. "

2. S. BERNARD, Epist. CXC ad Innoc. contr. Petr. Abailard : " Dès les premières lignes de son extravagante théologie, il (Abailard) définit la foi une opinion, une conjecture préalable, comme si les mystères de notre foi dépendaient de la raison humaine, au lieu d’être appuyés, comme ils le sont, sur les fondements inébranlables de la vérité. Est-ce que, du moment que la foi chancelle, notre espérance n’est pas par cela même anéantie? Ce seraient donc des insensés que nos martyrs, qui auraient enduré tant de tourments pour de pure opinions, et n’auraient pas hésité à se soumettre à un long exil ou à une dure captivité, tout en hésitant sur la certitude de leur récompense à venir? Mais à Dieu ne plaise, qu’à l’exemple de ce téméraire, nous pensions que l’hésitation ou le doute puisse entrer dans la foi ou dans l’espérance chrétienne, ou que la foi ne soit pas tout entière appuyée sur une vérité ferme et solide, ayant pour garantie des miracles et des oracles divins, et se présentant à nous cimentée et sanctionnée par l’enfantement d’une vierge, par le sang du Sauveur, par la gloire du Christ ressuscité. Ces témoignages-là sont infiniment dignes de notre croyance, credibilia facta sunt nimis. Que dis-je? L’Esprit lui-même rend ce témoignage à notre esprit, que nous sommes les enfants de Dieu. Comment donc oserait-on appeler la foi une opinion, à moins d’être convaincu par là même qu’on n’aurait pas encore reçu cet esprit divin, ou d’ignorer l’Évangile, ou de le regarder comme une fable? Je sais, nous crie l’Apôtre, à qui j’ai confié mon dépôt, et je suis certain, CERTUS SUM : et vous, vous venez nous criailler que la foi est une opinion! Quoi! Vous me proposez comme douteux ce qu’il y a au monde de plus certain ! Saint Augustin ne parlait point de la sorte. La foi, disait-il, n’est point une conjecture ou une opinion qui se forme en nous par le travail de nos réflexions ; elle est une conviction intérieure avouée par la conscience. Laissons donc ces théories problématiques aux philosophes académiciens, qui se font une règle de douter de tout, et qui effectivement ne savent rien. Pour nous, tenons-nous-en à la définition du Docteur des nations, et nous serons assurés de n’être pas confondus : Scio quia non confundar. Oui, je l’avoue, sa définition de la foi me plaît plus que toute autre, encore bien que nom adversaire s’applique secrètement à la renverser. La foi, dit cet apôtre, est le fondement des choses qu’on espère, une conviction certaine des choses qu’on ne voit pas. Elle est donc un fondement, et non point une opinion, et non point une déduction de nos vaines pensées, et non point une conjecture. "

3. Le même, ibidem. : " Qu’y a-t-il de plus déraisonnable que de vouloir, avec la raison, aller au-delà de ce qui en constitue les limites? et qu’y a-t-il de plus contraire à la foi que de refuser de croire tout ce qu’avec sa raison on ne saurait atteindre ? Enfin, prétendant donner le commentaire de ces paroles du Sage : Celui qui croit sans examen est un esprit léger : Croire sans examen, dit-il, c’est produire un acte de foi avant tout raisonnement ; tandis que Salomon entendait son proverbe, non de la foi en Dieu, mais de notre grande facilité à nous croire les uns les autres. Car, pour ce qui est de la foi divine, le pape saint Grégoire soutient au contraire qu’elle serait sans mérite, si nous prétendions la fonder sur la foi humaine (Hom. 26 in Evang.) ; et il loue les apôtres de s’être rendus sur-le-champ à l’ordre que le Sauveur leur avait donné de le suivre. Ce grand pape n’ignorait pas en effet que ces paroles d’un psaume, Il m’a obéi dès qu’il a entendu ma voix (Ps. XVII, 45), renferment une louange du peuple dont il s’agit dans ce verset, et que d’autres au contraire ont été repris pour avoir tardé à croire. Enfin, nous pouvons nous rappeler que Marie a été récompensée d’avoir cru sans raisonner, et Zacharie puni d’avoir raisonner avant de croire, et qu’Abraham a été loué par l’Apôtre pour avoir espéré contre toute espérance (Rom. IV, 18), et cru contre les apparences même. "

4. S. AUGUSTIN, contr. Epist. Manich. quam vocant. fundamenti, c. 5 : " Que feriez-vous, si vous trouviez quelqu’un qui ne croirait pas encore à l’Évangile et qui vous dirait qu’il ne croit pas ? Pour moi, je ne croirais pas à l’Évangile, si je n’y étais pas porté par l’autorité de l’Église catholique. "

5. Le concile d’Éphèse, canon 13 (on le trouvera rapporté plus bas, question X, en tête des témoignages de la tradition).

6. Les conciles de Constance, de Florence et de Trente (voir plus bas, chapitre des sacrements, article du sacrement de l’Eucharistie).

7. S. BASILE, in Ps. CXV, in ea verba : Credidi propter quod locutus sum : " Que les sacrés oracle qui ont Dieu pour objet aient donc pour interprète non le raisonnement, mais la foi ; la foi, dis-je, qui, mieux que tous les arguments, invite, ou plutôt encore, détermine l’esprit à donner son assentiment. La foi, en effet, ne s’appuie point sur des démonstrations mathématiques, sur des raisons à priori ; mais elle s’insinue dans nos âmes par la vertu toute-puissante de l’Esprit-Saint… Eh quoi! dans les sciences même purement humaines, quand elles sont traitées avec ordre et méthode, on ne cherche point à démontrer les propositions qui servent de point de départ, d’autant plus que cela serait impossible, et il est nécessaire d’admettre dans preuve, comme avoués de tous, les principes d’un art quelconque, pour passer ensuite à l’étude des conséquence qu’on en déduit. C’est de cette même manière que les mystères de la théologie requièrent notre assentiment, sans examen ou discussion qui le précède. Certes, l’Apôtre dit aussi qu’il faut croire que Dieu est (Hebr., XI, 6), et non mettre son existence en question, ou demander insolemment : mais ce Dieu quel est-il ? Enfin, si la foi est le fondement des choses qu’on espère, la conviction assurée des choses qu’on ne voit pas, vous ne devez pas chercher avec anxiété à voir ce qui maintenant est encore si éloigné de vous, ni révoquer en doute ce que vous espérez obtenir un jour, sous prétexte que votre raison a été jusqu’ici inhabile à l’atteindre. "

8. Le même, Moral. Reg. LXXX, c. 21 : " Qu’est-ce que la foi dans son essence ? C’est le parfait acquiescement de l’âme à la vérité des paroles divines, au point qu’aucune raison tirée soit de l’ordre de la nature, soit des scrupule d’une piété mal entendue, ne puisse l’ébranler. Qu’est-ce qu’un vrai fidèle ? C’est celui qui acquiesce ainsi fermement aux vérités contenues dans l’Écriture sans en rien rejeter, sans y rien innover. "

9. S. GRÉGOIRE-LE-GRAND, Hom. 26 in Evang. : " Sachons que si l’œuvre divine était comprise par notre propre raison, elle cesserait par là même d’être admirable à nos yeux. La foi serait sans mérite, si elle se fondait sur des raisons humaines… Puisque, suivant l’apôtre saint Paul, la foi est le fondement des choses qu’on doit espérer, la conviction assurée des choses qu’on ne voit pas, il est évident que la foi a pour objet précisément ce qui ne saurait être aperçu de cette manière, n’est déjà plus l’objet de la foi, mais devient celui de l’intelligence. Lors donc que saint Thomas vit et palpa Jésus, comment Jésus lui dit-il : Parce que vous m’avez vu, vous avez cru? C’est qu’il crut autre chose encore que ce qu’il voyait. Car la divinité ne saurait être vue par un homme mortel. Ainsi ce fut un homme qu’il vit, mais ce fut un Dieu qu’il confessa. "

10. S. JEAN CHRYSOSTÔME, Hom. 4 in I Cor. : " Ce qui surpasse la raison, ne demande que d’être cru. "

11. EUSÈBE D’Émèse, Hom. 2 de Symb. : " La foi catholique est la lumière de l’âme, la porte de la vie, le fondement du salut éternel. Quiconque l’abandonner pour suivre ce guide aveugle qui est sa raison, quiconque prétend pouvoir, à l’aide de sa propre sagesse, pénétrer dans le sanctuaire des mystères divins, fait comme celui qui voudrait bâtir un édifice sans lui donner de fondements, ou entrer dans une maison par le toit au lieu de le faire par la porte, ou comme celui qui marcherait de nuit sans lumière et qui irait tête baissée donner dans un précipice. Ainsi le Christ, en venant dans ce monde, nous a apporté la foi comme un flambeau, destiné à nous montrer la route à suivre pour nous sortir de notre égarement, en cherchant Dieu que nous ne connaissons pas, en croyant en lui à la suite de nos recherche, et en le trouvant par la foi : ignotus inquiri, quasitus credi, creditus inveniri. "

12. S. CYRILLE de Jérusaleme, Catechesi V illuminatorum : " La foi est le principe de la justice, la source de la sainteté, le fondement de la piété, la base de la religion. Sans elle personne n’est arrivé à Dieu ; sans elle personne n’a jamais pu atteindre la cité où il habite. Car la foi est une disposition d’esprit plein de simplicité et de docilité, qui nous fait aller à Dieu, observer ses préceptes, vénérer sa grandeur. Elle exclut le doute, s’en tient à la vérité certainement révélée, attend avec sécurité les biens promis. Heureux est celui qui la possède, malheureux celui qui l’abandonne. C’est elle qui dans l’Église opère les miracles, fait germer les vertus et procure tous les dons célestes.

14. S. CYRILLE d’Alexandrie, in Joan., I. Iv., c. 9, sur ces paroles, Amen, amen, je vous le duis, celui qui croit en moi a la vie éternelle : " La porte et le chemin qui conduit à la vie c’est la foi, qui nous tire de la corruption et nous fait entrer dans les voies de l’immortalité. "

Question V.

Existe-t-il quelque part un abrégé de la foi, ou un sommaire des articles à croire?

Nous avons celui que les apôtres nous en ont donné dans leur symbole, et qu’ils ont divisé en douze articles ou sections, par allusion au nombre qu’ils formaient entre eux : ouvrage certainement digne d’avoir pour auteurs ceux qui, dociles à la voix et fidèles aux exemples de Jésus-Christ, ont été à sa suite les principaux fondateurs de la foi chrétienne. Ce symbole est comme la marque caractéristique, dont on doit se servir pour distinguer les chrétiens des impies, qui, ou ne croient pas en Jésus-Christ, ou n’ont qu’une fausse idée de sa doctrine.

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION

1. S. CLÉMENT pape, Epist. I ad fratrem Domini : " Après que Jésus-Christ fut réssuscité et monté au ciel, que le Saint-Esprit eut été envoyé, que les ap¸otres eurent reçu la science des langues, ils composèrent, en donnant chacun leur pensée, comme ils étaient encore tous réunis, le symbole que la société des fidèles professe aujourd’hui, afin que, lors même qu’ils seraient séparés, ils se trouvassent inculquer la même règle à tous les peuples… Ce mot symbole, qui vient du grec, signifie en latin collatio (en français quote-part, cotisation). Et c’est un grand bien pour l’Eglise, que les apôtres, dirigés par le Saint-Esprit, y aient fourni chacun leur part, de la manière qu’on vient de dire. Ce mot signifie encore marque, indice, parce qu’il sert à faire reconnaître ceux qui ont la vraie foi. "

2. S. AMBROISE, Epist. LXXXI ad Syric. : " On doit s’en rapporter au symbole des apôtres, que l’Église romaine garde et conserve invariablement dans son intégrité. "

3. Le même, Serm. XXXVIII : " Je crois que tous les apôtres, comme douze ouvriers très habiles, ont concouru ensemble à composer leur symbole de foi. Car toute la doctrine de la foi est contenue dans ce symbole, qui est comme la clef dont on peut se servir pour en trouver l’explication. En ouvrant la porte à la lumière que le Christ a apportée au monde, il dissipe les ténèbres de Satan, il découvre les péchés cachés au fond de la conscience, et fait brille rles œuvres de sainteté et de justice. C’est donc cette clef qu’il faut montrer à nos frères, pour qu’en leur qualité de disciple de Pierre, ils apprennent eux-mêmes à se fermer l’enfer et à s’ouvrir le ciel.

4. S. AUGUSTIN, Serm. CLXXXI de temp., sive serm. 1 in vig. Pentec. , praefat : " Les saints apôtres nous ont transmis une règle certaine de foi, comprise en douze articles conformément à leur nombre, et qu’ils ont appelée symbole, comme devant servir à maintenir l’unité de croyance parmi les fidèles et à confondre la perversité hérétique. Nos pères ont donc appelée symbole cette règle de foi ainsi établie et fixée. On rapporte, en effet, qu’après que Jésus-Christ Notre-Seigneur fut monté au ciel, et que les apôtres, embrasés du feu divin par la descente du Saint-Esprit, eurent reçu le don de parler toutes les langues, au moment de se séparer pour aller prêcher la foi aux diverses nations, ils convinrent ensemble de certaines règles à suivre dans leurs prédications, pour ne pas s’exposer, en se séparant les uns des autres, à prêcher chacun une doctrine différente. Tous donc réunis, et remplis de l’Esprit-Saint, s’accordèrent à donner une exposition abrégée de la foi qu’ils avaient à prêcher, contribuèrent chacun pour leur part à sa confection, et voulurent qu’elle servît à l’avenir de règle à tous les fidèles. Ce symbole paraîtra court, si l’on veut en compter les paroles, mais il est grand par les mystères qui s’y trouvent renfermés ; car il contient et exprime en abrégé tout ce qui a été figuré dans les patriarches, tout ce qui a été annoncé dans les Écritures, tout ce qui a été prédit par les prophètes, soit au sujet du Père non engendré, soit au sujet du Fils engendré du Père, soit au sujet du Saint-Esprit, soit enfin au sujet des mystères de la mort et de la résurrection de Notre-Seigneur, comme de tous les sacrements. Que chacun donc, une fois parvenu à l’âge de raison, s’instruise de la foi apostolique qu’il a professée dans son baptême par la bouche de ceux qui l’ont tenu sur les fonts sacrés. "

5. RUFFIN, Expos. In Symb. apost. : " Après l’ascension du Sauveur, les apôtres, pleins de l’Esprit-Saint, qui était venu se reposer sur chacun d’eux sous la forme de langues de feu, et les avait initiés à la connaissance des langues diverses, pour qu’ils pussent se faire entendre de tous les peuples, avant de ses disperser pour remplir leur mission, arrêtèrent entre eux une formule de profession de foi, uniforme pour toutes les Église du monde, et lui donnèrent le nom de symbole, pour exprimer soit le résultat des conférence qu’ils avaient tenus sur la foi, soit le précis ou abrégé des articles de foi, réunis sous un même point de vue, par opposition aux dogmes erronés qui avaient commencé à se répandre dès le temps de saint Paul ; soit enfin pour marquer les fidèles entre eux, par allusion au symbole ou signe militaire qui servait à distinguer les soldats d’une armée et les empêchait de se confondre avec l’ennemi. Il ne le mirent point par écrit, et se contentèrent de vouloir qu’il fût imprimé dans le cœur des fidèles, afin que les païens n’en eussent point connaissance ; ce qui n’aurait pas manqué d’arriver, s’il eût été écrit sur du papier. Ainsi les apôtres, avant de se séparer pour aller prêcher la foi comme nous l’avons dit, convinrent entre eux de ce signe de ralliement ou de l’unité de leur foi : entreprise bien différente de celle qu’avaient formée les enfants de Noé avant leur dispersion, quand ils voulurent élever jusqu’au ciel une tour qui n’était formée que de briques et de bitume, au lieu que ceux-ci en ont élevé une toute composée de pierres vivantes et précieuses, taillées par les mains du souverain Architecte ; en un mot, telle qu’il convenait qu’elle fût pour résister à tous les assauts de l’ennemi du genre humain, et dont les solides fondements ne seront jamais ébranlés, ni par l’impétuosité des vents, ni par les traits de la foudre, ni par les tourbillons des tempêtes. Aussi, tandis que ceux-là, en voulant élever, avant de se séparer les uns des autres, une tour d’orgueil, se sont attiré la juste peine de la confusion de leur langage, en sorte qu’ils ne pouvaient plus s’entendre mutuellement ; ceux-ci, en élevant au contraire la tour d’une foi docile et soumise, ont mérité le don d’entendre et de parler toutes les langues, Dieu jugeant à propos de signaler le mérite de la foi avec le même éclat qu’il avait signalé autrefois le crime de l’orgueil. "

6. S. IRÉNÉE, adv. haer. Valent., l. 1, c. 2 : " L’Église de Jésus-Christ, répandue par toute la terre jusqu’aux extrémités du monde, a reçu des mains des apôtres et de leurs disciples le dépôt de la foi qu’elle professe. Cette foi consiste à croire en un seul Dieu, Père tout-puissant, qui a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve contenu, etc. "

7. Le même, lib. III, c. 4 : " Qu’aurions-nous fait, si les apôtres ne nous avaient laissé aucune écriture ? Certainement nous aurions suivi le canal de la tradition. C’est ce que font plusieurs notions barbares qui possèdent la foi, et ne connaissent l’usage ni de l’encre, ni du papier. La doctrine du salut une fois écrite dans leurs cœurs par l’Esprit-Saint, ces peuples ont su la retenir en observant avec soin l’ancienne tradition, et ils ont ainsi persévéré à croire en un seul Dieu qui a créé le ciel et la terre, et tout ce que le ciel et la terre contiennent, par Jésus-Christ fils de Dieu. "

8. S. JÉRÔME, ad. Pammach. adv. error. Joan. Hierosol. epist. 61 : " Dans le symbole de notre foi et de notre espérance, qui, venu des apôtres par tradition jusqu’à nous, est écrit non sur le papier et avec de l’encre, mais sur des tables de chair qui sont nos cœurs, après avoir confessé la Trinité divine et l’unité de l’Église, nous terminons par la résurrection de la chair tout l’ensemble mystérieux du dogme chrétien. "

9. S. LÉON-LE-GRAND, Serm. XI de pass. Dom. : " Dans cette règle de notre foi, que nous avons reçue avec soumission dès le commencement comme d’origine apostolique et comme nous ayant été intimée par l’autorité des apôtres, nous confessons que Jésus-Christ Notre-Seigneur que nous appelons le Fils de Dieu Père tout-puissant, est né aussid e la vierge Marie par l’opération de l’Esprit-Saint. "

10. Le même, Epist. XIII as Pulch. Aug. : " L’abrégé si parfait de la croyance catholique elle-même renferme dans ses douze propositions, nombre égal à celui des apôtres, une sorte d’arsenal céleste, suffisant tout seul pour fourni des armes contre quelque hérésie que ce soit. Si Eutychès avait voulu s’en tenir purement et simplement à ce symbole, sans rien altérer des vérités qu’il contient, il ne se serait écarté en rien des décrets du saint concile de Nicée, et il aurait compris la sagesse de ce qu’ont ordonnée les Pères de ce concile, que le génie et l’éloquence n’eussent point à s’élever contre la foi apostolique, dont l’unité fait le caractère. "

11. Le même, Serm. contr. Eutych. : " Nous vous donnons cet avertissement fraternel et paternel tout à la fois, de rompre tout accord avec les adversaires de la foi catholique, avec les ennemis de l’Église, avec ceux qui nient la vérité de l’incarnation, ou qui contredisent le symbole prescrit par les apôtres. "

12. MAXIME de Turin, Hom. De trad. symb. et expos. ejusd. : " Dans l’ancien peuple de Dieu, ainsi qu’il est rapporté au livre des Juges, comme certaines tribus israélites étaient en guerre entre elles, et que les combattants des deux partis ne pouvaient se distinguer les uns des autres à cause de la conformité de leurs habitudes traditionnelles, celles de ces tribus qui avait le bon droit de son côté, présumant avec raison que Dieu lui accorderait la victoire, se donna à elle-même pour moyen de se reconnaître dans le combat certaine manière de prononcer les mots, afin que le langage du moins servît à distinguer ceux entre qui le genre de costume militaire n’établissait aucune distinction. Il me semble que les saints apôtres ont suivi cet exemple, en donnant à l’Église de Dieu dans leur mystérieux symbole comme le mot du guet, pour combattre avec sagesse et succès les puissances infernales, et pour que dans la suite, s’il s’en trouvait parmi les disciples vrais ou prétendus du Christ qui tinssent une doctrine différente, le symbole servît de signe aux vrais fidèles pour en faire le discernement, et pour déceler une manière ostensible autant que sûre, soit l’ignorance des uns, soit l’hérésie coupable des autres. "

Question VI.

Quels sont les articles du symbole?

Les voici : 1. Je crois en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre;

2. Et en Jésus-Christ, son Fils unique, Notre-Seigneur;

3. Qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie;

4. A souffert sous Ponce Pilate, est mort et a été enseveli;

5. Est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité d’entre les morts;

6. Est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant;

7. D’où il viendra juger les vivants et les morts.

8. Je crois au Saint-Esprit;

9. La sainte Église catholique, la communion des saints;

10. La rémission des péchés;

11. La résurrection de la chair,

12. La vie éternelle. Ainsi soit-il.

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION

On trouvera des explications du symbole dans saint Cyrille de Jérusalem, je veux dire dans ses catéchèses ; dans deux homélies de saint Chrysostôme qui n’ont pas d’autre sujet que cette explication ; dans saint Augustin, Enrichidion ad Laurentium, lib. 4 de symbolo ad catechumenos ; lib. De fide et symbolo ; Serm. 115, 119, 123, 125, 131, 181, 192, 193, 194 de tempore.

Nota. Les sermons 115, 123, 125, 181, 192, 193 et 194 de temporene paraissent pas être de Saint Augustin. Voir Nat. Alex. Hist eccles. Saec. V, c. IV, art. III, IX. (NOTE DU TRADUCTEUR)

Question VII.

   À quelle fin se rapportent les paroles contenues dans le symbole des apôtres?
   Le contenu du symbole des apôtres a pour objet de nous donner succinctement de Dieu, et des choses divines, une connaissance telle qu’il est indispensable à tous de l’avoir pour mener une vie sainte et chrétienne.
   La première et la principale de ces vérités, qu’on doit croire fermement et professer avant tout le reste, c’est que Dieu, cet être infiniment grand, infiniment bon et infiniment sage, en même temps qu’il est un et simple dans son essence ou sa nature, subsiste en trois personnes distinctes, dont la première est le Père, la seconde le Fils, et la troisième le Saint-Esprit.  C’est le Père qui engendre le Fils de toute éternité, et qui, principe de tout, a créé tout ce vaste univers ; c’est le Fils, engendré de la substance du Père, qui est le rédempteur et le sauveur du monde ; c’est le Saint-Esprit, autrement appelé Paraclet, qui régit l’Église ou les fidèles du Christ.  Or, ces trois personnes sont une même choses, c’est-à-dire un même Dieu, le seul vrai, le seul éternel, immense, incompréhensible.
   On voit par là comment à cette sainte et indivisible Trinité répondent les trois principales parties du symbole, dont la première traite de la création, la seconde de la rédemption, la troisième de la sanctification.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

    1. JEREM., IX, 23-24 : « Que le sage ne se glorifie point dans sas sagesse ; que le fort ne se glorifie point dans sa force ; que le riche ne se glorifie point dans ses richesses ; mais que celui qui se glorifie, dit le Seigneur, mette sa gloire à me connaître, et à savoir que je suis le Seigneur. »
    2. JOAN., XVII, 3 : « La vie éternelle consiste à vous connaître, vous qui êtes le seul Dieu véritable, et Jésus-Christ que vous avez envoyé. »
    3. I Cor., II, 2 : « Je n’ai point fait profession de savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié, etc. »
    4. I PETR., I, 8-9 : « En qui vous croyez, quoiqu vous ne le voyiez point encore maintenant : ce qui vous fait tressaillir d’une joie ineffable et pleine de gloire, et remporter le salut de vos âmes comme la fin et le prix de votre foi. »
   5. Sagesse, XIII, 1 : « Ainsi tous les hommes qui n’ont point la connaissance de Dieu ne sont que vanité ; ils n’ont pu comprendre par les biens visibles le souverain Être, et ils n’ont point reconnu le Créateur par la considération de ses ouvrages. »
   6. MATTHIEU, XXVIII, 19 : « Les baptisant au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit. »
   7. Psaume CIX, 3 : « Vous posséderez la principauté et l’empire au jour de votre puissance et u milieu de l’éclat qui environnera vos saints.  Je vous ai engendré de mon sein avant l’étoile du matin. »
   8. Hébreux, I, 2-9 : « Dieu nous a parlé tout récemment et de nos jours par son propre Fils, qu’il a fait héritier de toutes choses, et par qui il a créé les siècles. – Et comme il est la splendeur de sa gloire et l’empreinte de sa substance, et qu’il soutient tout par la puissance de sa parole, après nous avoir purifiés de nos péchés, il est assis au plus haut du ciel à la droite de sa majesté.  – Étant d’autant plus élevé au-dessus des anges, que le nom qu’il a reçu est plus glorieux que le leur. – Car qui est l’ange à qui Dieu ait jamais dit : Vous êtes mon Fils ; je vous ai engendré aujourd’hui ? Et ailleurs : Je serai son Père, et il sera mon Fils. – Et lorsqu’il l’introduit de nouveau son premier-né dans le monde, il dit : Que tous les anges l’adorent. – Aussi l’Écriture dit-elle au sujet des anges : Dieu fait ses anges vent, et flammes ardentes ses ministres.  – Mais au Fils : Votre trône, ô Dieu, sera un trône éternel, le sceptre de votre empire sera un sceptre d’équité. – Vous avez aimé la justice, etc. »
   9. I JEAN, IV, 14 : « Le Père a envoyé son Fils pour être le Sauveur du monde. »
   10. Id., ibid.¸10 : « Il a envoyé son Fils en propitiation pour nos péchés. »
   11. JEAN, XV, 26 : « Mais lorsque le consolateur sera venu, cet esprit de vérité qui procède de mon Père, et que je vous enverrai de la part de mon Père, etc. »
   12. Id., XVI, 7 : « Si je ne m’en vais point, le Consolateur ne viendra pas à vous. »
   13. Id., XIV, 16 : « Et je prierai mon Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous. »
   14. Id., ibid., 26 : « Mais le Paraclet, qui est le Saint-Esprit que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »
   15. I JEAN, V, 7 : « Il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et le Saint-Esprit, et ces trois sont une même chose. »
   16. I Timothée, I, 17. « Au roi des siècles, immortel, invisible, à l’unique Dieu, soit honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen. »
   17. Id., VI, 15-16 : « Que doit faire paraître en son temps celui qui est heureux, qui est le seul puissant, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, - qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul des hommes n’a vu ni ne peut voir, à qui est l’honneur et l’empire dans l’éternité. Amen. »

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION

   1. S. AUGUSTIN, Confess., l. I, c. 4 : « Qu’êtes-vous donc, ô mon Dieu, sinon le Seigneur et le Dieu maître de toutes choses? Y a-t-il un autre Seigneur que Notre-Seigneur, un autre Dieu que notre Dieu ? O Dieu infiniment grand, infiniment bon, infini dans votre puissance, dans votre miséricorde, dans votre justice, invisible à la fois et présente en tous lieux, incomparable dans votre bonté, invincible dans votre force ; toujours le même et toujours incompréhensible ; immuable en vous-même, et changeant et renouvelant tout ce qui n’est pas vous-même ; jamais nouveau, jamais ancien ; conduisant d’une main invisible les superbes à leur fin ; toujours en action, toujours en repos ; amassant sans besoin ; donnant à toutes choses l’être, la conservation, l’accroissement, la perfection ; nous cherchant dans votre amour, quoique rien ne manque à votre puissance.
    Vous aimez, Seigneur, mais sans passion ; vous êtes jaloux, mais sans inquiétude ; vous vous repentez, mais sans douleur et sans tristesse, et votre colère est calme et tranquille ; cous changez vos ouvrages, vous ne changez pas vos desseins ; vous recouvrez ce que vous n’avez pu perdre ; possédant tout, vous voulez encore posséder nos cœurs ; infiniment libéral, vous exigez que nous vous rendions avec usure ; nous vous donnons en surérogation pour vous rendre notre débiteur, et pourtant qu’avons-nous qui ne soit à vous ? Vous nous payez nos dettes, sans devoir rien à personne ; vous nous remettez les nôtres, sans éprouver aucune perte.  Mais que sont mes vaines paroles devant votre grandeur éternelle, ô mon Dieu, ô ma vie, ô mes saintes délices ! Malheur cependant à ceux qui se taisent de vous ; car parler d’autre chose que de vous, c’est ne rien dire. »
  2. Le même, De fide et symb., c. 9 : « Cette Trinité ne fait qu’un dieu ; non que le Père soit une même personne que le Fils et le Saint-Esprit ; mais quoique le Père soit le Père sans être le Fils, et que le Fils soit le Fils sans être le Saint-Esprit, ces trois personnes n’en font pas moins un seul Dieu, comme il est écrit : Écoute Israël ; le Seigneur ton Dieu est un seul Dieu. Cependant, si l’on nous interroge sur chacun à part, et qu’on nous demande, par exemple, le Père est-il Dieu ? nous répondrons, le Père est Dieu.  Si l’on nous demande ensuite du Fils s’il est Dieu, nous répondrons de même.  Et si l’on nous fait la même demande au sujet du Saint-Esprit, nous ne devrons pas répondre qu’il soit autre chose que Dieu, et nous nous donnerons bien de garde d’attacher à ce mot Dieu le même sens que dans cette manière de parler appliquée à des hommes, vous êtes des Dieux (Ps. LXXXI, 6).  Car ceux-là ne sont pas Dieu par nature, qui ont été faits et créés par la puissance du Père, par la sagesse du Fils et par le bienfait du Saint-Esprit, ex Patre per Filium dono Spiritûs sancti.  Car c’est la Trinité elle-même qui est désignée par ces paroles de l’Apôtre (Rom. XI, 26) : « Tout est de lui, tout est par lui, et tout est en lui. Quoniam ex ipso, et in ipso, et per ipsum sunt omnia. »  Quelque demande donc qu’on nous fasse au sujet de chacun, nous répondrons qu’il est Dieu, soit qu’il s’agisse du Père, ou du Fils, ou bien du Saint-Esprit, sans qu’on doive penser pour cela que nous admettions trois Dieux.  Et qu’on ne trouve pas étonnant que nous tenions ce langage relativement à une nature aussi ineffable que la nature divine, puisque dans les choses même que nous voyons des yeux du corps, et que nous expérimentons par nos sens, il se passe quelque chose de semblable. Car d’une source, etc. »
   3. S. ATHANASE, dans son symbole (1) : « Voici quelle est la foi catholique : c’est d’adorer la Trinité un seul Dieu, et dans son unité la Trinité, sans confondre les personnes, sans diviser la substance.  Car autre est la personne du Père, autre est celle du Fils, autre est celle du Saint-Esprit ; mais le Père, le Fils et le Saint-Esprit ont une seule et même divinité, une gloire égale, une majesté coéternelle.  Tel est le Père, tel est le Fils, tel est aussi le Saint-Esprit.  Le Père est incréé, le Fils l’est de même, le Saint-Esprit l’est également. Le Père est immense, le Fils est immense, le Saint-Esprit l’est également.  Éternel est le Père, éternel est le Fils, éternel est le Saint-Esprit. Et cependant ils ne font pas trois éternels, mais un seul éternel ; ils ne font pas non plus trois incréés, trois êtres immenses, mais un seul être incréé et un seul être immense.  De même, le Père est tout-puissant, le Fils est tout-puissant, le Saint-Esprit est tout-puissant ; pourtant ce ne sont pas trois tout-puissants, mais un seul Tout-Puissant.  Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu ; et pourtant ce ne sont pas trois Dieux, mais un seul Dieu.  Ainsi le Père est le Seigneur, le Fils est le Seigneur, le Saint-Esprit est le Seigneur ; toutefois ce ne sont pas trois Seigneurs, mais un seul Seigneur.  Car de même que la vérité chrétienne nous oblige à confesser de chaque personne à part qu’elle st Dieu et le Seigneur de toutes choses, la religion catholique nous interdit d’en parler comme si c’étaient trois Dieu, ou trois souverains Seigneurs.  Le Père n’a été ni fait, ni créé, ni engendré par personne : le Fils n’est ni fait ni créé, mais il est engendré du Père, et seulement du Père : le Saint-Esprit n’est ni créé ni engendré, mais il procède du Père et du Fils.  Un seul donc est le Père, et non les trois ; un seul est le Fils, et il ne partage cette qualité avec aucun autre ; un seul est le Saint-Esprit, et nom est également incommunicable.  Dans cette Trinité il n’y a pas non plus ni priorité, ni postérité, ni supériorité, ni infériorité ; mais les trois personnes sont absolument coéternelles et absolument égales l’une à l’autre.  De sorte que, sous tous les rapports, comme nous l’avons déjà dit, il faut adorer l’unité dans la Trinité, et la Trinité dans l’unité.  Voilà donc ce que doit penser au sujet de la Trinité quiconque a vraiment à cœur son propre salut. »

(1) Ou plutôt Vigile de Tapse, auteur du symbole dit de S. Athanase.
 

Question VIII.

   Que signifie le premier article du symbole : Je crois en Dieu le Père?
   Cet article nous fait entendre avant tout qu’il n’y a qu’un Dieu; et ensuite, que dans la nature divine on doit reconnaître une première personne, qui est le Père céleste, éternel, souverainement grand et souverainement puissant, pour qui rien n’est impossible ni difficile, et qui a tout pouvoir sur la vie et sur la mort.  C’est lui, c’est-à-dire le Père, qui a engendré le Fils de toute éternité, et qui dans ce temps de grâce nous a adoptés nous-mêmes pour ses enfants.  Telle est l’efficacité de son pouvoir, que d’une seule parole il a fait sortir du néant toutes les choses tant visibles qu’invisibles, et qu’il conserve de même et gouverne avec autant de sagesse que de bonté tout ce qu’il a une fois créé comme en étant le principe et comme devant en être la fin.  C’est lui qui est le Père des lumières, en qui il n’y a pas de changement ; le Père des miséricordes, et le Dieu de toute consolation ; il est tel en un mot, et tellement puissant, qu’à sa volonté seule tout fléchit dans le ciel, sur la terre et dans les enfers.  Ayons- le pour guide et pour protecteur, et nous n’aurons rien à craindre, soit des plus grands dangers, soit même des plus grands maux.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

    1. Deuteron.., VI, 4 : « Écoutez, Israël : le Seigneur notre Dieu est le seul et unique Seigneur. »
    2. MATTHIEU, VI, 2 : « Notre Père qui êtes dans les cieux. »
    3. I Timotth., I, 17 : « Au roi des siècles, immortel, invisible, à l’unique Dieu, soit honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen. »
    4. Genèse, I, 1 : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. »
    5. ISAÏE, LIII, 1 : « Qui a cru à notre parole, et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé? »
   6. JOB, XXXVII, 3-7 : « Il considère lui-même tout ce qui se passe sous le ciel, et il répand sa lumière jusqu’aux extrémités de la terre. – Un grand bruit s’élèvera après lui, il tonnera par la voix de sa grandeur, et après même qu’on aura entendu sa voix, on ne pourra même le comprendre. – Dieu se rendra admirable par la voix de son tonnerre. C’est lui qui fait des choses grandes et impénétrables, – qui commande à la neige de descendre sur la terre, et aux pluies de l’hiver, et aux eaux impétueuses des grands orages ;  – qui met comme un sceau sur la main de tous les hommes, afin qu’ils reconnaissent chacun que leurs œuvres dépendent de sa volonté. »
   7. Id., ibid., 23-24 : « Nous ne pouvons le comprendre d’une manière digne de lui.  Il est grand par sa puissance, par son jugement et par sa justice ; et il est véritablement ineffable. – C’est pourquoi les hommes le craindront, et nul de ceux qui se croient sages n’osera envisager sa grandeur. »
   8. Écclésiaste, III, 11 : « Tout ce qu’il a fait est bon en son temps ; il a livré le monde à leurs disputes, sans que l’homme puisse reconnaître les ouvrages que Dieu a créés dès le commencement du monde jusqu’à la fin. »
   9. LUC, I, 37 : « Parce qu’il n’y a rien d’impossible à Dieu. »
   10. Sagesse, XVI, 13 : « C’est vous, Seigneur, qui avez la puissance de la vie et de la mort, et qui menez jusqu’aux portes de la mort et en ramenez. »
   11. I Rois, II, 6-8 : « Le Seigneur ôte et donne la vie ; il conduit aux enfers et en retire.  C’est au Seigneur qu’appartiennent les fondements de la terre, et c’est lui qui a posé sur eux le monde. »
   12. Psaume II, 7 : « Le Seigneur m’a dit : Vous êtes mon Fils, je vous ai engendré aujourd’hui. »
   13. Hébreux, I, 5 : « Qui est l’ange à qui le Seigneur ait jamais dit : Vous êtes mon Fils, je vous ai engendré aujourd’hui? et ailleurs : Je serai son Père, et il sera mon Fils. »
   14. Romains¸VIII, 14, 17-23 : « Tous ceux qui sont poussés par l’Esprit de Dieu, sont les enfants de Dieu.  – Car vous n’avez pas reçu un esprit de servitude qui vous retienne encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un esprit d’adoption des enfants, par lequel nous crions : Abba, Père. – Puisque l’Esprit rend lui-même témoignage à notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu. – Si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers, héritiers de Dieu, et cohéritiers de Jésus-Christ, pourvu toutefois que nous souffrions avec lui, afin que nous soyons glorifiés avec lui. – Et nous qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons en nous-mêmes, attendant l’adoption divine. »
   15. Psaume XXXII, 6, 9 : « C’est par la parole du Seigneur que les cieux ont été affermis, et c’est le souffle de sa bouche qui a produit leur vertu. – Car il a parlé, et toutes choses ont été faites, il a commandé, et toutes choses ont été créées. »
   16. Coloss., I, 16-17 : « Tout a été créé par lui dans le ciel et sur la terre, les choses visibles et invisibles, soit les trônes, soit les dominations, soit les principautés, soit les puissances, tout a été créé par lui et pour lui.  – Et il est avant tous, et toutes choses subsistent en lui. »
   17. MATTHIEU, VI, 26-30 : « Considérez les oiseaux du ciel : ils ne sèment point, ils ne moissonnent point, et ils n’amassent rien des greniers ; mais votre Père les nourrit. – Considérez comment croissent les lis des champs : ils ne travaillent point, ne filent point. – Cependant, je vous déclare que Salomon même dans toute sa gloire n’a jamais été vêtu comme l’un d’eux.  – Si donc Dieu a soin de vêtir de cette manière une herbe des champs qui est aujourd’hui, et qui sera demain jetée dans le four, combien aura-t-il plus soin de vous vêtir, ô hommes de peu de foi! »
   18. Hébreux, XIII, 5-6 : « Que votre vie soit exempte d’avarice ; soyez contents de ce que vous avez, puisqu’il dit lui-même : Je ne vous laisserai point et je ne vous abandonnerez point. – C’est pourquoi nous disons avec confiance : le Seigneur est mon secours, je ne craindrai point ce que les hommes pourront me faire. »
   19. I Timoth., IV, 10 : « Nous espérons dans le Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les homes, principalement les fidèles. »
   20. Id., VI, 15-16 : « Que doit faire paraître en son temps celui qui est heureux, qui est le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs : - qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul des hommes n’a vu ni ne peut voir, à qui est l’honneur et l’empire dans l’éternité. »
   21. Romains, XI, 36 : « Tout est de lui, tout est par lui, et tout est en lui. »
   22. JACQUES, I 17 : « Toute grâce excellente et tout don parfait vient d’en haut, il descend du Père des lumières, qui ne peut recevoir aucun changement, ni aucune ombre de vicissitude. »
   23. II Corint., I, 3-4 : « Béni soit le Dieu et le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, le père des miséricordes, et le Dieu de toute consolation ; - qui nous console dans tous nos maux. »
   24. Actes, XIV, 14-16 : « Nous vous annonçons qu’il vous faut quitter ces vaines superstitions pour vous convertir au Dieu vivant, qui a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent ; - lequel dans les siècles passés, a laissé marcher toutes les nations dans leurs voies ; - sans que néanmoins il ait cessé de rendre témoignage de ce qu’il est, en faisant du bien aux hommes, en dispensant les pluies du ciel et les saisons favorables pour les fruits de la terre, en nous donnant les fruits avec abondance, et remplissant nos cœurs de joie. »
   25. LUC, XII, 5 : « Je vais vous apprendre qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir ôté la vie, a encore le pouvoir de jeter dans l’enfer. »
   26. Genèse, XVII, 1, 8 : « Je suis le Seigneur tout-puissant ; marchez devant moi, et soyez parfait. Je vous donnerai à vous et à votre race, la terre où vous demeurez maintenant comme étranger, tout le pays de Chanaan, afin que vos descendants le possèdent à jamais. »
   27. Psaume XVI, 1-2 : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut : qui craindrai-je ? – Le Seigneur est le défenseur de ma vie ; qui pourra me faire trembler ? »
   28. Psaume XC, 1-5 : « Celui qui demeure sous l’assistance du Très-Haut, se reposera sous la protection du Dieu du ciel. – Il dira au Seigneur : vous êtes mon défenseur et mon refuge ; il est mon Dieu, et j’espérerai en lui. – Parce qu’il m’a délivré lui-même du piège des chasseurs, et de la parole âpre et piquante. – Il vous mettra comme à l’ombre sous ses épaules, et vous espérerez sous ses ailes. – Sa vérité vous environnera comme un bouclier ; vous ne craindrez rien de tout ce qu’on peut craindre durant la nuit. »
   29. Psaume CXXIV, 1-3 : « Ceux qui se confient dans le Seigneur sont comme la montagne de Sion ; celui qui demeure dans Jérusalem ne sera jamais ébranlé. – Car le Seigneur ne laissera pas toujours la race des justes assujettie à la verge des pécheurs, de peur que les justes n’étendent les mains vers l’iniquité. »
  30. JOB, XLI, 1-2 : « Qui est-ce qui peut seulement répondre à mon visage irrité ? Qui m’a donné le premier afin que je lui rendre ? Tout ce qui est sous le ciel est à moi. »
  31. I Corint., X, 13 : « Dieu est fidèle, et il ne permettra pas que vous soyez tentés au-dessus de vos forces ; mais en permettant la tentation, il vous donnera le moyen d’y résister avec succès. »
  32. Eccli., XXXIII, 1 : « Celui qui craint le Seigneur, ne sera accablé d’aucun mal ; mais Dieu le conservera dans la tentation, et le délivrera de tout mal. »
 
 
 
 

Question IX.

   Que contient le second article, Je crois en Jésus-Christ?
   Cet article témoigne qu’il y a un dieu en une seconde personne, qui est Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme; appelé Jésus, c’est-à-dire Sauveur, et Christ, c’est-à-dire oint de l’Esprit-Saint, et plein de grâce et de vérité; Messie, roi et pontife, le premier en tout, et en qui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.
   Cet article fait voir aussi que ce même Jésus-Christ est le Fils unique de Dieu, né du Père, engendré de toute éternité, son Fils par nature, consubstantiel à lui, égal à lui en toutes choses quant à sa divinité; en même temps qu’il est Notre-Seigneur, et le Seigneur à la fois de tous ceux qui croient en lui, nous ayant tous délivrés par sa pure bonté de l’esclavage du démon qui avait causé notre perte, et nous ayant rachetés, captifs que nous étions sous le joug du péché, et voués par cela seul à une réprobation éternelle.
  Les impies comme les autres sont assujettis à son empire ; tout a été mis sous ses pieds.  Mais il se montrera surtout comme le Seigneur des Seigneur et comme le Roi des rois aux yeux des méchants du monde entier, lorsqu’il asservira à son pouvoir tous ses ennemis sans exception malgré l’opposition de leurs volontés, et qu’il les fera brûler, comme la paille, dans un feu qui ne s’éteindra jamais.  C’est là ce Fils bien-aimé, c’est là notre Emmanuel et le maître que nous devons écouter ; nul autre nom sous le ciel que le sien n’a été donné aux hommes, pour qu’ils puissent être sauvés.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

    1. I JEAN, V, 20 : « Et nous savons que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence, afin que nous connaissions le vrai Dieu, et que nous soyons en son vrai Fils. C’est lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle. »
    2. LUC I, 31-32-35 : « Vous allez concevoir dans votre sein, et vous enfanterez un Fils à qui vous donnerez le nom de Jésus. – Il sera grand, et il sera appelé le Fils du Très-Haut. » - Et un peu après : « C’est pourquoi le saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu. »
    3. LUC, II, 10, 11, 21 : « Je viens vous apporter une nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie. – C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » - Et un peu après : « On lui donna le nom de Jésus, qui était le nom que l’ange lui avait donné avant qu’il fût conçu dans le sein de sa mère. »
   4. MATTHIEU, I, 21 : « Et elle enfantera un Fils à qui vous donnerez le nom de Jésus ; parce que ce sera lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
   5. ISAIE, IX, 6 : «  Car un petit enfant nous est né, et un Fils nous a été donné; il portera sur son épaule la marque de sa principauté; et il sera appelé l’Admirable, le Conseiller, Dieu, le Fort, le Père du siècle futur, le Prince de la paix. »
   6. Id., LXI. 1 : « L’esprit du Seigneur s’est reposé sur moi; car le Seigneur m’a rempli de son onction, il m’a envoyé pour annoncer sa parole à ceux qui sont doux, pour guérir ceux qui ont le cœur brisé de douleur, etc. »
   7. LUC, IV, 18 : « L’esprit du Seigneur s’est reposé sur moi ; c’est pourquoi il m’a consacré par son onction, il m’a envoyé prêcher l’Évangile aux pauvres, etc. »
   8. Psaume XLIV, 8 : « Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité; c’est pourquoi, ô Dieu! Votre Dieu vous a oint d’une huile de joie d’une manière plus excellente que tous ceux qui ont participé à votre gloire. »
   9. Psaume LXXXVIII, 21, 36, 38 : « J’ai trouvé David, mon serviteur, et je l’ai oint de mon huile sainte ; – j’ai fait à David un serment irrévocable par mon saint nom ; et je ne lui mentirai point ; – que sa race demeurera éternellement, – et son trône sera éternel en ma présence comme le soleil, comme la lune qui est dans son plein, et comme l’arc qui est dans le ciel un témoin fidèle. »
  10. Actes, IV, 27-28 : « Hérode et Ponce-Pilate, avec les gentils et le peuple d’Israël, se sont unis ensemble dans cette ville contre votre saint Fils Jésus, que vous avez consacré par votre onction, – pour faire tout ce que votre puissance et votre conseil avait ordonné comme devant être fait. »
  11. Id., X, 38 : « Vous savez… comment Dieu a oint de l’Esprit-Saint Jésus de Nazareth, qui allant de lieu en lieu, faisait du bien partout, et guérissait tous ceux qui étaient sous la puissance du diable, parce que Dieu était avec lui. »
  12. I Rois, X, 1 : « En même temps Samuel prit une petite fiole d’huile, qu’il répandit sur la tête de Saül, et il le baisa, et lui dit : C’est le Seigneur qui, par cette onction, vous sacre pour prince sur son héritage; et vous délivrerez son peuple de la main de ses ennemis qui l’environnent.  Voici la marque que vous aurez que c’est Dieu qui vous a sacré pour prince. »
  13. Ibid., XVI, 13 : « Samuel prit donc la corne pleine d’huile, et il le sacra au milieu de ses frères; depuis ce temps-là l’esprit du Seigneur fut toujours avec David. »
  14. JEAN, I, 14, 16, 41 : « Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous; et nous avons vu sa gloire, la gloire du Fils unique du Père, nous l’avons vu plein de grâce et de vérité. – Nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce… – Nous avons trouvé le Messie, c’est-à-dire le Christ. »
  15. Apocal., XVII, 14 : « Ils combattent contre l’Agneau, et l’Agneau les vaincra, parce qu’il est le Seigneur des seigneurs, et le Roi des rois. »
  16. Ibid., XIX, 16 : « Et il porte écrit sur son vêtement et sur sa cuisse : le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs. »
  17. Hébreux, III, 1-2 : « Considérez Jésus l’apôtre et le pontife de la religion que nous professons. – Qui est fidèle à celui qui l’a établi, comme Moïse lui a été fidèle dans toute sa maison. »
  18. Ibid., V, 5-10 : « Jésus-Christ ne s’est pas élevé de lui-même à la dignité du souverain pontife ; mais celui qui l’y a élevé est celui qui lui a dit : Vous êtes mon Fils, je vous ai engendré aujourd’hui. – Comme il lui a dit dans un autre endroit : Vous êtes le prêtre éternel selon l’ordre de Melchisédech. – Aussi, durant les jours de sa chair, ayant offert, avec de grands cris et avec larmes, ses prières et ses supplications à celui qui le pouvait tirer de la mort, il a été exaucé à cause de son humble respect. – Quoiqu’il fût le Fils de Dieu, il a appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert. – Et son œuvre étant consommée, il est devenu l’auteur du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent, –  Dieu l’ayant déclaré Pontife selon l’ordre de Melchisédech. »
  19. I PIERRE, II, 25 : « Vous étiez comme des brebis égarées; mais maintenant vous êtes retournés au Pasteur et à l’Évêque de vos âmes. »
  20. Colossiens, I, 18-20 : « Et il est le chef ou la tête du corps de l’Église, il est les prémices, le premier-né d’entre les morts, en sorte qu’il est le premier de tous, - parce qu’il a plus au Père de le faire le centre de toutes choses, et de réconcilier toutes choses par lui, en pacifiant par le sang qu’il a répandu sur la croix, tant ce qui est sur la terre, que ce qui est dans le ciel. »
  21. Ibid., II, 9-10 : « C’est en lui que la plénitude de la divinité habite corporellement ; et c’est en lui que vous en êtes remplis, lui qui est le chef de toutes principautés et de toutes puissances. »
  22. Éphésiens, I, 3, 6, 16, 17, 20, 21 : « Béni soit le Dieu et le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui nous a comblés de toutes sortes de bénédictions, etc. – afin que la louange et la gloire en soit donnée à sa grâce, par laquelle il nous a rendus agréables à son Fils bien-aimé, etc. – Je ne cesse point de rendre grâces pour vous, en me souvenant de vous dans mes prières, afin que le Dieu de Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Père de toute gloire, vous donne l’esprit de sagesse et de révélation, etc.,  – le ressuscitant d’entre les morts, et le faisant asseoir à sa droite dans le ciel, – au-dessus de toutes les principautés et de toutes les puissances, de toutes les vertus, de toutes les dominations, etc. »
  23. JEAN, X, 30, 36, 38 : « Mon Père et moi, nous sommes une même chose. – Pourquoi dites-vous que je blasphème, moi que mon Père a sanctifié et a envoyé dans le monde, parce que j’ai dit : je suis le Fils de Dieu ? – Mon Père est en moi, et moi dans mon Père. »
  24. Hébreux, I, 1-3 : « Dieu ayant parlé autrefois à nos pères en diverses occasions et en diverses manières, par les prophètes, – nous a parlé tout nouvellement, et de nos jours, par son propre Fils, qu’il a fait héritier de toutes choses, et par qui il a créé les siècles. – Et comme il est la splendeur de sa gloire, et l’empreinte de sa substance, etc. »
  25. Apocal., I, 17-18 : « Je suis le premier et le dernier, - et celui qui vit; j’ai été mort, mais voilà que je vis dans els siècles des siècles; et j’ai les clefs de la mort et de l’enfer. »
  26. MATTHIEU, XXVIII, 18 : « Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. »
  27. DANIEL, VII, 13-14 : « Je considérais ces choses dans une vision de nuit, et je vis comme le Fils de l’Homme qui venait avec les nuées du ciel, qui s’avança jusqu’à l’Ancien des jours; ils le présentèrent devant lui. – Et il lui donna la puissance, l’honneur et la royauté; et tous les peuples, toutes les tribus et toutes les langues le serviront : sa puissance est une puissance éternelle, qui ne lui sera point ôtée, et son royaume ne sera jamais détruit. »
  28. Philippiens, II, 5, 7, 9, 11 : « Soyez dans le même sentiment où a été Jésus-Christ, qui ayant la forme et la nature de Dieu, n’a point cru que ce fût une usurpation pour lui d’être égal à Dieu : – mais il s’est anéanti lui-même, etc. – C’est pourquoi Dieu l’a élevé et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom, – afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers, - et que toute langue confesse que le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père. »
  29. LUC, XV, 6, 22, 24 : « Réjouissez-vous avec moi, parce que j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue, etc. – Alors que le père dit à ses serviteurs : Apportez-moi promptement la plus belle robe et l’en revêtez; et mettez-lui un anneau au doigt et des souliers à ses pieds. – Amenez un veau gras et le tuez; faisons bonne chère et réjouissons-nous : – parce que mon fils que voici était mort, il est ressuscité ; il était perdu, et il est retrouvé. »
  30. LUC, XI, 21-22 : « Lorsque le fort armé garde sa maison, tout ce qu’il possède est en sûreté. – Mais s’il en survient un autre plus fort que lui, qui le surmonte, il lui enlèvera toutes les armes dans lesquelles il mettait sa confiance, et il partagera ses dépouilles. »
  31. Romains, VIII, 1-2 : « Ainsi il n’y  a point maintenant de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui ne se conduisent point selon la chair. – Parce que la loi de l’esprit de vie qui est en Jésus-Christ m’a délivré de la loi du péché et de la mort. »
  32. I Corint., VI, 20 : « Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc et portez Dieu dans votre cœur. »
  33. I PIERRE, I, 18-19 : « Ce n’a point été par des choses corruptibles, comme de l’or ou de l’argent, que vous avez été rachetés de la vaine superstition où vous avait fait vivre la tradition de vos pères; – mais par le précieux sang de Jésus-Christ, cet Agneau sans tache et sans défaut. »
  34. Psaume VIII, 8 : « Vous avez mis toutes choses sous ses pieds. »
  35. Romains, XIV, 9 : « C’est pour cela même que Jésus-Christ est mort, et qu’il est ressuscité, afin d’acquérir une souveraine domination sur les morts et sur les vivants. »
  36. Apocalypse, XIX, 16 : « Le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs. »
  37. Ibid., XVII, 14 : « Ils combattent contre l’Agneau, et l’Agneau les vaincra, parce qu’il est le Seigneur des seigneurs, et le Roi des rois. »
  38. MATTHIEU, XXV, 31-32 : « Quand le Fils de l’Homme viendra dans sa majesté, accompagné de tous ses anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. – Et toutes les nations étant assemblées devant lui, il séparera les uns d’avec les autres. »
  39. I Corint., XV, 24-28 : « Et alors ce sera la fin, lorsqu’il aura remis son royaume à Dieu son Père, et qu’il aura détruit tout empire, toute domination et toute puissance. – Car Jésus-Christ doit régner jusqu’à ce que son Père ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. – Or, la mort sera le dernier ennemi qui sera détruit, car Dieu lui a mis tout sous les pieds, lui a tout assujetti.  Mais quand elle dit : – Que tout lui est assujetti, il est indubitable qu’il faut en excepter celui qui lui a assujetti toutes choses. – Lors donc que toutes choses auront été assujetties au Fils, alors le Fils sera lui-même assujettit à celui qui aura assujetti toutes choses, afin que Dieu soit en tous. »
  40. Psaume CIX, 1-3 : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite; e – jusqu’à ce que je réduise vos ennemis à vous servir de marchepied. – Le Seigneur fera sortir de Sion le sceptre de votre puissance ; régnez au milieu de vos ennemis. »
  41. LUC, 3, 16-17 : « C’est lui qui vous baptisera dans le Saint-Esprit et dans le feu. – Il a le van à la main, et il nettoiera son aire ; il amassera le blé dans son grenier, et il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteindra jamais. – Et un peu après: On entendit une voix du  ciel, qui dit: Vous êtes mon Fils bien-aimé, c’est en vous que j’ai mis toute mon affection. »
  42. LUC, XX, 13 : « Le maître de la vigne dit : que ferai-je? j’enverrai mon fils bien-aimé; peut-être qu’en le voyant, ils auront quelque respect pour lui. »
  43. MATTHIEU, XVII, 5 : « Il sortit de cette nuée une voix qui fit entendre ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, dans lequel j’ai mis toute mon affection : écoutez-le. »
  44. MATTHIEU, I, 23 : « La Vierge concevra, et elle enfantera un fils, à qui on donnera le nom d’Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous. »
  45. ISAIE, VII, 14 : « Et il sera appelé Emmanuel. »
  46. Actes, IV, 11-12 : « Il est cette pierre que vous, architectes, avec rejetée, et qui a été faite la principale pierre de l’angle.  Et il n’y a de salut par aucun autre; car aucun autre nom sous le ciel n’a été donné aux hommes, pour qu’ils puissent être sauvés. »
 
 

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

    1. JEREM., IX, 23-24 : « Que le sage ne se glorifie point dans sas sagesse ; que le fort ne se glorifie point dans sa force ; que le riche ne se glorifie point dans ses richesses ; mais que celui qui se glorifie, dit le Seigneur, mette sa gloire à me connaître, et à savoir que je suis le Seigneur. »
    2. JOAN., XVII, 3 : « La vie éternelle consiste à vous connaître, vous qui êtes le seul Dieu véritable, et Jésus-Christ que vous avez envoyé. »
    3. I Cor., II, 2 : « Je n’ai point fait profession de savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié, etc. »
    4. I PETR., I, 8-9 : « En qui vous croyez, quoiqu vous ne le voyiez point encore maintenant : ce qui vous fait tressaillir d’une joie ineffable et pleine de gloire, et remporter le salut de vos âmes comme la fin et le prix de votre foi. »
   5. Sagesse, XIII, 1 : « Ainsi tous les hommes qui n’ont point la connaissance de Dieu ne sont que vanité ; ils n’ont pu comprendre par les biens visibles le souverain Être, et ils n’ont point reconnu le Créateur par la considération de ses ouvrages. »
   6. MATTHIEU, XXVIII, 19 : « Les baptisant au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit. »
   7. Psaume CIX, 3 : « Vous posséderez la principauté et l’empire au jour de votre puissance et u milieu de l’éclat qui environnera vos saints.  Je vous ai engendré de mon sein avant l’étoile du matin. »
   8. Hébreux, I, 2-9 : « Dieu nous a parlé tout récemment et de nos jours par son propre Fils, qu’il a fait héritier de toutes choses, et par qui il a créé les siècles. – Et comme il est la splendeur de sa gloire et l’empreinte de sa substance, et qu’il soutient tout par la puissance de sa parole, après nous avoir purifiés de nos péchés, il est assis au plus haut du ciel à la droite de sa majesté.  – Étant d’autant plus élevé au-dessus des anges, que le nom qu’il a reçu est plus glorieux que le leur. – Car qui est l’ange à qui Dieu ait jamais dit : Vous êtes mon Fils ; je vous ai engendré aujourd’hui ? Et ailleurs : Je serai son Père, et il sera mon Fils. – Et lorsqu’il l’introduit de nouveau son premier-né dans le monde, il dit : Que tous les anges l’adorent. – Aussi l’Écriture dit-elle au sujet des anges : Dieu fait ses anges vent, et flammes ardentes ses ministres.  – Mais au Fils : Votre trône, ô Dieu, sera un trône éternel, le sceptre de votre empire sera un sceptre d’équité. – Vous avez aimé la justice, etc. »
   9. I JEAN, IV, 14 : « Le Père a envoyé son Fils pour être le Sauveur du monde. »
   10. Id., ibid.¸10 : « Il a envoyé son Fils en propitiation pour nos péchés. »
   11. JEAN, XV, 26 : « Mais lorsque le consolateur sera venu, cet esprit de vérité qui procède de mon Père, et que je vous enverrai de la part de mon Père, etc. »
   12. Id., XVI, 7 : « Si je ne m’en vais point, le Consolateur ne viendra pas à vous. »
   13. Id., XIV, 16 : « Et je prierai mon Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous. »
   14. Id., ibid., 26 : « Mais le Paraclet, qui est le Saint-Esprit que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »
   15. I JEAN, V, 7 : « Il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et le Saint-Esprit, et ces trois sont une même chose. »
   16. I Timothée, I, 17. « Au roi des siècles, immortel, invisible, à l’unique Dieu, soit honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen. »
   17. Id., VI, 15-16 : « Que doit faire paraître en son temps celui qui est heureux, qui est le seul puissant, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, - qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul des hommes n’a vu ni ne peut voir, à qui est l’honneur et l’empire dans l’éternité. Amen. »

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION

   1. S. AUGUSTIN, Confess., l. I, c. 4 : « Qu’êtes-vous donc, ô mon Dieu, sinon le Seigneur et le Dieu maître de toutes choses? Y a-t-il un autre Seigneur que Notre-Seigneur, un autre Dieu que notre Dieu ? O Dieu infiniment grand, infiniment bon, infini dans votre puissance, dans votre miséricorde, dans votre justice, invisible à la fois et présente en tous lieux, incomparable dans votre bonté, invincible dans votre force ; toujours le même et toujours incompréhensible ; immuable en vous-même, et changeant et renouvelant tout ce qui n’est pas vous-même ; jamais nouveau, jamais ancien ; conduisant d’une main invisible les superbes à leur fin ; toujours en action, toujours en repos ; amassant sans besoin ; donnant à toutes choses l’être, la
 

Question X.
Que nous propose  croire le troisième article, A été conçu du Saint-Esprit ?

Cet article déclare que ce même souverain Seigneur, qui, sans avoir de mère, est engendré de Dieu le Père de toute éternité, est descendu du ciel par amour pour nous, et a pris notre nature, ayant été conçu dans la suite des temps à Nazareth, et étant né de à Bethléem, sous César-Auguste, de la Vierge Marie, sans avoir de père, mais par l’effet de l’opération toute-puissante de l’Esprit-Saint, en sorte que, par un miracle incompréhensible, le Verbe s’est fait chair et Dieu s’est fait homme, et que Marie est devenue mère de Dieu en même temps qu’elle est restée vierge.

Cette conception et cette génération temporelle du Fils de Dieu renferme les éléments du salut et de la rédemption du monde, et est le modèle de notre régénération à nous-mêmes ; grâce à ce prodige de la divine miséricorde, nous pouvons, quoique enfants d’Adam pécheur, conçus d’une semence impure et nés enfants de colère, recouvrer le pureté de l’homme primitif, et de charnels que nous étions jusque-là, devenir spirituels et vraiment enfants de Dieu en Jésus-Christ, à qui le Père éternel a voulu que ses élus se rendent conformes, pour qu’il soit ainsi, comme le dit saint Paul, le premier-né entre plusieurs frères.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

1. MICHÉE, V, 2 : « Et vous, Bethléem Ephrata, vous êtes petite entre les villes de Juda ; mais c’est de vous que sortira celui qui doit régner dans Israël, dont la génération est dès le commencement, dès l’éternité. »
2. JEAN, I, 1-2 : « Au commencement était le Verbe ; et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. – Il était au commencement en Dieu. »
3. Ibid., XVI, 28, 29, 30 : « Je suis sorti de mon Père et je suis venu dans le monde ; maintenant je laisse le monde et je m’en vais à mon Père. – Ses disciples lui dire :… - C’est pour cela que nous croyons que vous êtes sorti de Dieu.  »
4. ISAIE, LIII, 8 : « Qui racontera sa génération ? »
5. JEAN, VI, 40, 46, 51 : « Telle est la volonté de mon Père qui m’a envoyé. – Ce n’est pas qu’aucun homme ait vu le Père, si ce n’est celui qui est de Dieu, celui-là a vu le Père. – Je suis le pain vivant descendu du ciel. »
6. Galat., IV, 4 : « Lorsque le temps a été accompli, Dieu a envoyé son Fils formé d’une femme, et assujetti à la loi. »
7. Rom., I, 2-3 : « Qu’il avait promis auparavant par ses prophètes dans les Écritures saintes, - touchant son Fils, qui lui est né selon la chair du sang de David. »
8. MATTHIEU, I, 18, 20, 21 : « Marie, sa mère, étant fiancée à Joseph, se trouva grosse, avant qu’ils eussent été ensemble, ayant conçu dans son sein en vertu de l’opération du Saint-Esprit, etc. – Car ce qui est né en elle, a été formé par le Saint-Esprit. – Elle enfantera un Fils, à qui vous donnerez le nom de Jésus. »
9. LUC, I, 26, 27, 30, 31 : « L’ange Gabriel fut envoyé de Dieu en une ville de Galilée appelée Nazareth, – à  une vierge qui était fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph, et cette vierge s’appelait Marie. – Et l’ange lui dit : Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Vous allez concevoir dans votre sein, et vous enfanterez un fils à qui vous donnerez le nom de Jésus. »
10. Ibid., II, 1, 4, 7 : « On publia un édit de César-Auguste, pour faire un dénombrement de toute la terre, etc. – Joseph partit aussi de la ville de Nazareth, qui est en Galilée, et vint en Judée à la ville de David, appelée Bethléem, parce qu’il était de la maison et de la famille de David, – pour se faire enregistrer avec Marie, son épouse, qui était grosse. – Pendant qu’ils étaient là, il arriva que le temps auquel elle devait accoucher s’accomplit. – Et elle enfanta son fils premier-né. »
11. ISAIE, VII, 14 : « La Vierge concevra et enfantera un fils. »
12. JÉRÉMIE, XXXI, 22 : « Le Seigneur a créé un nouveau prodige, une femme environnera un homme de son chaste sein. »
13. EZÉCHIEL, XLIV, 2 : « Le Seigneur me dit : Cette porte demeurera fermée ; elle ne sera point ouverte, et nul homme n’y passera, parce que le Seigneur, le Dieu d’Israël, est entré par cette porte, et elle demeurera fermée pour le prince. »
14. JEAN, III, 5 : « Si quelqu’un ne renaît de l’eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. »
15. I PIERRE, II, 1-2 : « Vous donc, vous étant dépouillés de toute sorte de malice, de tromperie, de dissimulation, d’envie et de médisance, – comme des enfants nouvellement nés, désirez ardemment le lait spirituel et tout pur, afin qu’il vous fasse croître pour le salut. »
16. Ibid., III, 21 : « Ce qui (l’arche) était la figure à laquelle répond maintenant le baptême. »
17. Hébreux, II, 3-4 : « Comment pourrons-nous l’éviter (notre punition), si nous négligeons le véritable salut, qui, ayant été d’abord annoncé par le Seigneur même, a été confirmé parmi nous, par ceux qui l’ont entendu, - et auxquels Dieu a rendu témoignage par les miracles, les prodiges, les différents effets de sa puissance, et par la distribution des grâces du Saint-Esprit, qu’il a partagées comme il lui a plu. »
18. Ibid., VII, 25 : « Il peut toujours sauver ceux qui s’approchent de Dieu par son entremise, étant toujours vivant pour intercéder pour nous. »
19. Tite, III, 5-6 : « Il nous a sauvés par l’eau de la renaissance et par le renouvellement du Saint-Esprit ; – qu’il a répandu sur nous avec une riche profusion par Jésus-Christ notre Sauveur. »
20. JOB, XIV, 4 : « Qui peut rendre pur celui qui est né d’un sein impur ? N’est-ce pas vous seul qui le pouvez ? »
21. Éphés., II, 3-6 : « Nous étions par nature enfants de colère, aussi bien que les autres ; - Mais Dieu qui est riche en miséricorde, poussé par son amour extrême pour nous, - lorsque nous étions morts par nos péchés, nous a rendu la vie en Jésus-Christ par la grâce duquel vous êtes sauvés : - Et il nous a ressuscités avec lui, et nous a fait asseoir dans le ciel en Jésus-Christ. »
22. Romains, VI, 3-4 : « Nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort. – Nous avons été ensevelis avec lui par le baptême pour mourir au péché, afin que, comme Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire de son Père, nous marchions aussi dans les sentiers d’une vie nouvelle. »
23. Ibidem, VIII, 1, 4, 12, 14, 17, 29 : « Ainsi, il n’y a point maintenant de damnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, et qui ne marchent point selon les inclinations de la chair, parce que la loi de l’esprit de vie, qui est en Jésus-Christ, m’a délivré de la loi du péché et de la mort. – Car ce qu’il était impossible que la loi fît, parce qu’elle était rendue impuissante par les révoltes de la chair, Dieu, en envoyant son propre Fils, revêtu d’une chair semblable à celle qui est assujettie au péché, a condamné le péché par le péché lui-même ou par la chair qui en était le siège, afin que la justice de la loi soit accomplie en nous, qui ne nous conduisons pas selon la chair, mais selon l’esprit. – Ainsi, M. F., nous ne sommes point redevables  la chair, pour vivre selon la chair. – Car si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si vous faites mourir par l’esprit les œuvres de la chair, vous vivrez ; car tous ceux qui sont poussés par l’esprit de Dieu, sont les enfants de Dieu. – Si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers ; héritiers de Dieu, cohéritiers de Jésus-Christ, pourvu toutefois que nous souffrions avec lui, afin que nous soyons glorifiés avec lui. – Ceux qu’il a connus par sa prescience, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit l’aîné entre plusieurs frères. »

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION

1. LE CONCILE D’EPHESE, can. XIII : « Nous ne disons pas que la nature de Dieu ait été changée ou convertie en chair, ni qu’elle ait été transformée  dans un homme composé d’âme et de corps ; mais nous disons que le Verbe s’est uni substantiellement un corps animé d’une âme raisonnable, et que par une opération ineffable et incompréhensible il s’est fait home, et a pu être appelé le fils de l’home, non par la simple conformité des volontés, ou par la simple adoption d’une personne humaine, mais par l’union de deux natures différentes. Et cependant ces deux natures réunies ne font qu’un Christ et un seul Fils de Dieu, non que leur union fasse cesser leur différence, mais parce que ces deux natures, nous voulons dire la divinité et l’humanité, nous ont donné par leur union mystérieuse et vraiment ineffable un seul Seigneur, un seul Christ, un seul Fils de Dieu. »
2. S. JEROME, Lib. Adv. Helvid., présente d’excellente preuves de la perpétuelle virginité de la sainte Mère de Dieu.
3. S. AMBROISE, Epist. LXXXI ad Syric. Pap. : « Ceux-là trahissent bien la perversité de leurs pensées, qui disent : c’est une vierge qui a conçu, mais elle n’était plus vierge quand elle a enfanté.  Car puisque l’enfantement n’est que la suite de la conception, si une vierge a pu concevoir, elle a par là même pu enfanter.  Mais si l’on refuse de croire là-dessus ce qu’enseigne le corps des évêques, qu’on daigne du moins ajouter foi aux oracles du Christ, qu’on daigne ajouter foi au témoignage des anges qui ont déclaré que rien n’est impossible à Dieu. Qu’on daigne ajouter foi au symbole des apôtres, que l’Église romaine conserve inaltérable. Marie entendit la voix de l’ange, et elle qui avait dit auparavant : Comment cela se fera-t-il ? sans faire de questions sur la manière dont l’enfantement aura lie, elle ne répond plus que ces mots : Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole. C’est là vraiment la Vierge qui a conçu dans son seil, la Vierge qui a enfanté un fils.  Car il est écrit : Voici que la Vierge concevra dans son sein, et elle enfantera un fils. Le prophète ne dit pas seulement que la Vierge concevra, mais il ajoute qu’elle enfantera aussi.  Eh! Quelle est cette porte du sanctuaire, cette porte tournée vers l’orient, qui demeure fermée, sans qu’aucun autre puisse passer par elle que le Dieu d’Israël seul ? Cette porte est-elle autre que Marie, par laquelle le Rédempteur est entré dans le monde ? Elle est la porte de la justice, selon ce qui a été dit : Laissez-nous accomplir toute justice. Marie est cette porte dont il est écrit que le Seigneur passera par elle, et qu’elle sera fermée après l’enfantement, parce qu’elle a enfanté étant vierge, comme elle était vierge quand elle avait conçu.  Et comment refuser de croire que Marie a pu enfanter d’une manière contraire à l’ordre habituel des lois de la nature, après que contrairement à ces mêmes lois la mer a rebroussé son cours à la vue du peuple de Dieu, qu’une source abondante est sortie d’une roche aride, que les eaux de la mer se sont condensés de manière à former comme un mur ? Il n’y a donc rien d’incroyable à ce qu’un homme soit né d’une vierge, puisqu’un rocher a bien pu se fondre en eau, un vaste fleuve sortir d’une petite source, que le fer a bien pu flotter sur les eaux, et un homme y marcher comme sur la terre ferme.  Quoi! si l’eau a pu porter un homme, une vierge n’a pas pu enfanter un homme, et cet homme-là précisément dont il est écrit : Le Seigneur leur enverra un homme qui pourra les sauver, et le Seigneur sera connu des Égyptiens (ISAIE, XIX, 20). »

Question  XI.
Que contient le quatrième article, A souffert sous Ponce Pilate ?

Cet article nous fait entendre que Jésus-Christ, après avoir achevé le cours de ses sublimes prédications et de ses miracles, a livré son dernier combat pour la rédemption de nous tous qui, sans lui, étions à jamais perdus.  Ainsi cet agneau sans tache, quoiqu’il fût l’innocence même, que dis-je ? tout Dieu, tout immortel qu’il était, a voulu nous montrer l’excès de son amour pour nous, en endurant de la part des méchants les plus affreux tourments et le dernier supplice ; et c’est pour cela qu’il n’a point cherché à se soustraire, soit à l’inique sentence d’un juge impie tel que Pilate, soit au supplice ignominieux de la croix, affrontant pour nous la mort la plus cruelle, et consentant à recevoir la sépulture dans un tombeau étranger, pour être ainsi tout à nous, à la mort comme à la vie.

Cette passion du Christ, son sang versé, sa croix, ses plaies, sa mort enfin sont pour tous les pécheurs une source intarissable de consolation, de salut et de vie, pourvu toutefois que nous lui obéissions comme à notre chef, et que nous compatissions à ses souffrances, afin d’être un jour glorifiés avec lui. Car c’est pour ceux qui lui obéissent, et pour eux tous, sans exception, qu’il est devenu l’auteur du salut éternel.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

1. Actes, X, 37-39 : « Vous savez, dit saint Pierre, ce qui est arrivé dans toute la Judée, et qui a commencé par la Galilée, après le baptême que Jean a prêché : – comment Dieu a oint de l’Esprit-Saint et de sa vertu Jésus de Nazareth, qui, allant de lieu en lieu, faisant du bien partout, et guérissait tous ceux qui étaient sous la puissance du diable, parce que Dieu était avec lui. – Cependant ils l’ont fait mourir, en l’attachant à une croix. »
2. MATTHIEU, XXVII, 50 : « Mais Jésus jetant encore un grand cri, rendit l’esprit. »
3. MARC, XV, 24 : « Et après l’avoir crucifié, ils partagèrent ses vêtements, etc. »
4. ISAIE, L, 6-7 : « J’ai abandonné mon corps à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient le poil de la barbe : je n’ai point détourné mon visage de ceux qui me couvraient d’injures et de crachats. – Le Seigneur Dieu est mon protecteur, c’est pourquoi je n’ai point été confondu ; j’ai présenté mon visage comme une pierre très dure, car je sais que je n’aurai point à rougir. »
5. Ibid., LIII, 1, 10-12 : « Qui a cru à notre parole ? et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé ? – Il s’élèvera comme un arbrisseau devant le Seigneur, et comme un rejeton d’une terre aride. Il est sans beauté, sans éclat. Nous l’avons vu, et il n’avait rien qui plût à l’œil ; ainsi nous l’avons méconnu. – Il nous a paru un objet de mépris, le dernier des hommes, un homme de douleurs, qui sait ce que c’est que de souffrir. Son visage était comme caché, et nous ne l’avons point reconnu. – Il a pris véritablement nos langueurs, il s’est chargé lui-même de nos douleurs. Nous l’avons considéré comme un lépreux, comme un homme frappé de Dieu et humilié. – Il a été percé de plaies pour nos iniquités, il a été brisé pour nos crimes.  Le châtiment qui devait nous procurer la paix est tombé sur lui, et nous avons été guéri par ses meurtrissures. – Nous nous étions tous égarés comme des brebis sans pasteur ; chacun s’était détourné pour suivre sa voie, et le Seigneur l’a chargé de l’iniquité pour tous. – Il a été offert, parce que lui-même l’a voulu, et il n’a point ouvert la bouche pour se plaindre ; il sera mené à la mort comme une brebis qu’on va égorger ; il demeurera dans le silence, sans ouvrir la bouche, comme un agneau est muet devant celui qui le tond. – Il est mort au milieu des douleurs, ayant été condamné par des juges : qui racontera sa génération ? Car il a été retranché de la terre des vivants; je l’ai frappe à cause des crimes de mon peuple. – Et le Seigneur lui donnera les impies pour sa sépulture, et les riches pour sa mort ; parce qu’il n’a point commis d’iniquité, et que le mensonge n’a jamais été dans sa bouche. – Il a livré son âme à la mort ; il a été mis au nombre des scélérats ; il a porté les péchés de plusieurs, et il a prié pour les violateurs de la loi. »
6. JEAN, I, 29 : « Le lendemain Jean vit venir Jésus à lui, et il dit : Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui efface les péchés du monde. »
7. Hébreux, VII, 26-27 : « Car il était bien raisonnable que nous eussions un Pontife comme celui-ci, saint innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, - qui ne fût point obligé, comme les autres pontifes, d’offrir tous les jours des victimes, premièrement pour ses propres péchés, et ensuite pour ceux du peuple. »
8. I PIERRE, I, 19 : « Vous avez été rachetés par le précieux sang du Christ, cet agneau sans tache et sans défaut. »
9. I PIERRE II, 22-24 : « Lui qui n’avait commis aucun péché, et de la bouche duquel nulle parole trompeuse n’est jamais sortie. – Quand on l’a chargé d’injures, il n’a point répondu par des injures, quand on l’a maltraité, il n’a point fait de menaces ; mais il s’est livré entre les mains de celui qui le jugeait injustement. – C’est lui qui a porté nos péchés en corps sur la croix, afin qu’étant morts au péché, nous vivions pour la justice : c’est par ses meurtrissures que vous avez été guéris. »
10. Apocalypse, I, 17-18 : « Je suis le premier et le dernier – et celui qui vit ; j’ai été en état de mort, mais voilà que je suis vivant dans les siècles des siècles ; et j’ai les clefs de la mort et de l’enfer. »
11. I Timothée, VI, 13-16 : « Je vous ordonne devant Dieu qui vivifie tout, et devant Jésus-Christ, qui a rendu sous Ponce Pilate un si bon témoignage, de garder les préceptes que je vous donne, en vous conservant sans tache et sans reproche jusqu’à l’avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ. – Que doit faire paraître en son temps celui qui est infiniment heureux, qui est le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs ;  – qui seul possède l’immortalité, etc. »
12. Romains, V, 6, 10 : « En effet, pourquoi, lorsque nous étions encore dans les langueurs de nos iniquités, Jésus-Christ est-il mort dans le temps pour des impies ? – Car à peine quelqu’un voudrait-il mourir pour un juste : peut-être néanmoins que quelqu’un aurait le courage de donner sa vie pour un homme de bien. – Mais ce en quoi Dieu fait surtout éclater son amour pour nous, c’est que, lorsque nous étions encore pécheurs, Jésus-Christ est mort pour nous dans le temps.  Maintenant donc que nous sommes justifiés par son sang, nous serons à plus forte raison délivrés par lui de la colère de Dieu. – Car si, lorsque nous étions ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés avec lui par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant maintenant réconciliés avec lui, nous serons sauvés par la vie de ce même Fils. »
13. JEAN, XV, 13 : « Personne ne peut montrer plus d’amour qu’en donnant sa vie pour ses amis. »
14. Ibid., XVIII, 4-5 : « Cependant Jésus qui savait tout ce qui devait lui arriver, vint au-devant d’eux et leur dit : Qui cherchez-vous ? – Ils répondirent : Jésus de Nazareth, etc. »
15. Ibid., XIX, 11 : « Vous n’auriez aucune pouvoir sur moi, s’il ne vous avait été donné d’en-haut. »
16. Ibid., III, 14-17 : « Comme Moïse dans le désert éleva en haut le serpent, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé en haut ; – afin que tout homme qui croit en lui ne périsse point, mais entre en possession de la vie éternelle. – Car Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui, ne périsse point, mais soit mis en possession de la vie éternelle. – Car Dieu n’a point envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui. »
17. MATTHIEU, XXVII, 2-26 : « Et l’ayant lié, ils l’emmenèrent et le mirent entre les mains de Ponce Pilate, gouverneur. – Et Pilate leur accorda la grâce de Barrabas ; et ayant fait fouetter Jésus, il le leur abandonna pour être crucifié. »
18. MARC, XV, 15 : « Enfin Pilate voulant contenter le peuple, leur délivra Barabbas ; et ayant fait fouetter Jésus, il le leur livra pour être crucifié. »
19. LUC, XXIII, 24-25 : « Enfin Pilate ordonna que ce qu’ils demandaient fût exécuté. – Alors il leur fit donner celui qui avait été mis en prison pour crime de sédition et de meurtre, selon qu’ils l’avaient désiré ; et il abandonna Jésus à leur volonté. »
20. JEAN, XIX, 16 : « Alors il leur abandonna Jésus pour qu’ils le missent en croix. »
21. Actes, XIII, 28-29 : « Et ne trouvant en lui rien qui méritât la mort, ils demandèrent à Pilate qu’il le fît mourir. – Et lorsque tout ce qui avait été écrit de lui fut accompli, on le descendit de la croix et on le mit dans un tombeau. »
22. Sagesse, II, 1, 12-21 : « En effet, les méchants ont dit dans l’égarement de leurs pensées : Faisons tomber le juste dans nos pièges, parce qu’il nous incommode, qu’il est contraire à notre manière de vivre, qu’il nous reproche les violements de la loi, et qu’il nous déshonore en décriant les fautes de notre conduite. – Il assure qu’il a la science de Dieu, et il se donne le nom de Fils de Dieu. – Il est devenu le censeur de nos pensées mêmes. – Sa seule vue nous est insupportable, parce que sa vie n’est pas semblable à celle des autres, et qu’il suit une conduite bien différente. – Il nous considère comme des gens qui ne s’occupent qu’à des niaiseries ; il s’abstient de notre manière de vivre, comme d’une chose impure ; il préfère ce que les justes attendent à la mort, et il se glorifie d’avoir Dieu pour père. – Voyons donc si ses paroles sont véritables : éprouvons ce qui lui arrivera, et nous verrons quelle sera sa fin. – Car s’il est véritablement le Fils de Dieu, Dieu prendra sa défense, et le délivrer des mains de ses ennemis. – Éprouvons-le par les outrages et les tourments, afin que nous reconnaissions quelle est sa douceur, et que nous fassions l’épreuve de sa patience. – Condamnons-le à la mort la plus infâme ; car si ses paroles sont véritables, Dieu prendra soin de lui. – Les impies ont eu ces pensées, et ils se sont égarés, parce que leur propre malice les a aveuglés. »
23. Hébreux, XII, 2-4 : « Jetant les yeux sur Jésus, l’auteur et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était proposée, a souffert la croix, en méprisant la confusion, et est maintenant assis à la droite du trône de Dieu. – Pensez donc en vous-mêmes à celui qui a essuyé une si grande contradiction de la part des pécheurs, afin que vous ne vous découragiez point, et que vous ne tombiez point dans l’abattement ; – car vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang, en combattant contre le péché. »
24. Philippiens, II, 8 : « Il s’est rabaissé lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, et jusqu’à la mort de la croix. »
25. MATTHIEU, XVII, 59-60 : « Joseph ayant donc reçu le corps, l’enveloppa dans un linceul blanc, – et le mit dans un sépulcre tout neuf qu’il s’était fait tailler pour lui-même dans la pierre. »
26. Tite, II, 14 : « Qui s’est livré lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de nous purifier, pour se faire un peuple particulièrement consacré à son service, et fervent dans les bonnes œuvres. »
27. Galates, I, 4 : « Qui s’est livré lui-même pour nos péchés, et pour nous retirer de la corruption du siècle présent, selon la volonté de Dieu notre Père. »
28. ISAIE, LIII, 12 : « Il a porté les péchés de plusieurs. »
29. I PIERRE, I, 18-19 : « Sachant que ce n’a point été par des choses corruptibles, comme de l’or ou de l’argent, que vous avez été rachetés de la vaine superstition où vous avait fait vivre la tradition de vos pères ; – mais par le précieux sang de Jésus-Christ, cet Agneau sans tache et sans défaut. »
30. I JEAN, I, 7 : « Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en société avec lui comme lui avec nous ; et le sang de Jésus-Christ son Fils nous purifie de tout péché. »
31. Apocalypse, I, 5 : « Il nous a aimés, et nous a lavés de nos péchés dans son sang. »
32. Éphésiens, I, 7 : « En qui nous trouvons la rédemption par son sang, et la rémission de nos péchés selon les richesses de sa grâce. »
33. Romains, VIII, 16-18 : « Puisque l’Esprit rend lui-même témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. – Si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers ; héritiers de Dieu, et cohéritiers de Jésus-Christ, pourvu toutefois que nous souffrions avec lui, afin que nous soyons glorifiés avec lui. – Car je suis persuadé que les souffrances de la vie présente n’ont point de proportion, etc.  »
34. II Corinthiens, I, 7 : « Sachant bien, qu’ainsi que vous avez part aux souffrances, vous aurez aussi part à la consolation. »
35. II Timothée, II, 10-12 : « C’est pourquoi j’endure tout pour le salut des élus, afin qu’ils acquièrent aussi le salut qui est en Jésus-Christ, avec la gloire du ciel. – C’est une vérité très assurée, que si nous mourons avec Jésus-Christ, nous vivrons aussi avec lui ; si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui. »
36. Hébreux, V, 8-9 : « Quoiqu’il fût le Fils de Dieu, il a appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert : – et ayant consommé son œuvre, il est devenu l’auteur du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent. »
 

Question  XII.
Quelle utilité et quel fruit pouvons-nous retirer du signe de la croix ?

Cette pratique usitée constamment dans l’Église parmi tous les pieux fidèles, à partir même de l’origine du christianisme, se recommande fortement par cela seul à notre respect et à notre piété. Et d’abord elle sert à réveiller en nous le sentiment de la reconnaissance pour le mystère qui s’est accompli en notre faveur sur la croix, et pour toutes les grâces dont ce mystère a été pour nous la source.

Elle nous excite en second lieu à mettre dans la croix du Sauveur toute notre gloire, comme toute l’espérance de notre salut.

Elle est de plus, de notre part, une protestation continuelle que nous n’avons rien de commun avec les juifs ni avec les gentils, qui les uns et les autres sont ennemis de la croix de Jésus-Christ, et qu’en dépit de leurs mépris comme de leur haine, nous ne voulons pas avoir d’autre maître que Jésus, et Jésus crucifié.

Ce signe nous sert encore d’exhortation à la pratique de la patience, en nous offrant la perspective de la gloire éternelle à laquelle nous devons aspirer, et il nous est un avertissement muet d’embrasser sans répugnance la croix et les saintes voies de la croix, sous la conduite de Jésus-Christ notre divin chef.

Il nous fournit en même temps des armes victorieuses contre Satan, dont l’empire a été renversé par la vertu de la croix, et il nous rend forts en général contre tous les ennemis de notre salut.

Enfin nous prenons en main, pour ainsi parler, cet illustre trophée de la croix, pour commencer plus heureusement nos entreprises et les poursuivre avec plus de succès, assurés que nous sommes de vaincre par ce signe, et c’est pour tous ces motifs que nous répétons si fréquemment : Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

1. MATTHIEU, XVI, 24 : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à soi-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. »
2. LUC, IX, 23 : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à soi-même, qu’il porte sa croix tous les jours et qu’il me suive. »
3. I PIERRE, III, 14, 17-18 : « Si vous souffrez pour la justice, vous serez heureux, – car il vaut mieux être maltraités, si Dieu le veut ainsi, en faisant bien qu’en faisant mal ; – puisque Jésus-Christ même a souffert une fois la mort pour nos péchés, c’est-à-dire, le juste pour les coupables, afin qu’il pût nous offrir à Dieu, étant mort en sa chair, mais vivifié néanmoins par l’esprit. »
4. Ibid., II, 19-21 : « Car ce qui est agréable à Dieu, c’est que nous endurions en vue de lui plaire les peines qu’on nous fait souffrir avec injustice. – Aussi quel sujet de gloire aurez-vous si c’est pour vos fautes que vous endurez les soufflets ? Mais si, au contraire, faisant du bien, vous souffrez avec patience, c’est là ce qui est agréable à Dieu. – Car c’est là à quoi vous avez été appelés, puisque Jésus-Christ même a souffert pour nous, vous laissant son exemple, afin que vous marchiez sur ses traces. »

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION

1. TERTULLIEN, De coronâ militis, faisant l’énumération des traditions non écrites, dit en particulier ces paroles  : « S’agit-il de nous mettre en voyage et de changer de lieu, d’entrer ou de sortir, de nous habiller, de nous chausser, de descendre au bain, de nous mettre à table, de prendre de la lumière, de nous asseoir, ou d’enter au lit, quelque chose que nous fassions, nous marquons notre front du signe de la croix : Quaecumque nos conversatio exercet, frontem crucis signaculo terimus. »
2. S. BASILE-LE-GRAND, Lib. de Spir. Sancto, c. 27, ayant à rapporter les traditions non écrites venues des apôtres : « Pour commencer, dit-il, par la première de toutes comme par la plus vulgaire, qui est-ce qui nous a enseigné par écrit à marquer du signe de la croix ceux qui ont mis leur espérance dans le Christ ? »
3. S. AUGUSTIN, Lib. de catech. rudibus, c. 20 : « Votre front va être aujourd’hui marqué du signe de la passion du Christ, comme chaque israélite marquait autrefois du sang de l’agneau pascal le dehors de la porte de sa maison, et c’est ainsi que tous les chrétiens ont coutume d’imprimer sur eux le même signe. »
4. Le même, Tract. 118 in Evang. Joan. : « Quel est, comme chacun sait, le signe de Jésus-Christ, sinon la croix de Jésus-Christ? Ce signe est tellement prescrit aux chrétiens, que s’il n’est pas imprimé sur le front de ceux qui reçoivent le baptême, ou sur l’eau même dans laquelle ils sont régénérés, ou sur l’huile employée en qualité de chrême à les confirmer, ou sur le sacrifice dont ils nourrissent leur âme, il n’y a rien de tout cela qui soit fait dans l’ordre. »
5. S. GRÉGOIRE de Nazianze, Orat. 1, contr. Julian. Apost. : « Julien, voulant s’instruire de l’avenir, consultait les démons, et descendait dans je ne sais quel antre obscur, inconnu et inaccessible à la plupart des hommes. L’aspect en était horrible. Hé ! plût à Dieu qu’il fût tombé dans l’enfer, avant de se porter à de telles abominations ! Il était accompagné, à la descente de ce lieu ténébreux, d’un homme, digne, comme lui, d’être enseveli dans les plus noirs abîmes, qui passait pour fort habile dans l’art de la divination, mais qui n’était qu’un fourbe et un imposteur. C’est l’usage de ces sortes de devins, d’aller consulter les démons dans certains endroits obscurs et souterrains, soit parce que les ténèbres plaisent aux démons, puisqu’ils sont des esprits de ténèbres, aimant les ténèbres où s’enveloppe le crime, soit parce que les imposteurs, en général, évitent l’œil des gens de bien, ouvert sur leurs artifices.
» Julien, avec tout son courage, tremblait en y entrant, frappé, dit-on, d’un bruit inconnu de voix confuses, qui prenaient par intervalles un accent plus formidable, de l’infection des odeurs qui s’exhalaient, de la vue des spectres tout en flammes, et de prestiges ridicules, mais inattendus. Dans son épouvante, l’habitude qu’il avait du signe de la croix le fit recourir à cette armure, et à la protection de celui-là même dont il était le persécuteur. Les détails qui suivent ont encore quelque chose de plus effrayant. Le signe de la croix eut son effet. Les démons sont vaincus, ils fuient, et les terreurs avec eux. L’empereur, rassuré, revient à son premier dessein L mêmes spectacles, mêmes terreurs. Le disciple éperdu ne sais ce qu’il doit faire. Son maître revient à la charge ; il finit par triompher des alarmes de son prosélyte, pour l’entraîner avec lui dans les abîmes du crime. »
6. S. JÉROME, Rpist. 22 ad Eustoch. de custod. virg. :: « Que votre main trace le signe de la croix à chacune de vos actions, à chacun de vos pas : Ad omnem actum, ad omnem incessum manus pingat crucem.»
7. Le même, ad. Fabiol. de vest. sacerd. Epist. 128 : « Ce que signifiait autrefois la lame d’or placée sur le front du grand-prêtre (Exod., XVIII, 36, 38), le signe de la croix le signifie aujourd’hui parmi nous. Autrefois aussi, suivant le prophète Ezéchiel, un signe libérateur était marqué sur le front aux juifs affligés (EZECH., IX, 4) ; aujourd’hui, en portant la croix, nous pouvons dire avec la Psalmiste : La lumière de votre visage, Seigneur est gravée sur nous (Ps. IV, 7). »
8. Le même, in IX Ezech. sup. ea verba, Omnem autem super quem videritis thau ne occidatis : « Dans l’ancien alphabet des hébreux, dit-il, qu’ont conservé les samaritains, la dernière lettre, qui est le Thau, a la ressemblance de la croix que les chrétiens ont coutume de marquer sur leur front, et de tracer souvent avec leur main. »
9. S. JEAN CHRYSOSTOME, in I Cor. Hom. 42 : « Ceux qui adorent la croix, et participent aux mystères sacrés, etc. »
10. Le même, in Matt. Hom. 54, al. 55 : « Portons gaîment la croix de Jésus-Christ, comme nous porterions une couronne.  Car tout ce qui concerne notre salut reçoit de là sa perfection. A-t-on besoin d’être régénéré, vite la croix ; s’agit-il de se nourrir de l’aliment mystique, de recevoir l’ordination, ou de toute autre chose semblable, encore et toujours notre symbole de victoire.  Aussi avons-nous soin de représenter partout la croix, dans nos maisons, sur nos murailles, sur nos fenêtres, sur nos fronts, sur nos cœurs, aussi bien que dans nos pensées.  Car c’est bien là le signe de notre salut, de la liberté du monde et de la douceur de notre divin Maître si bien exprimée par ces paroles : Il s’est laissé mener à la mort comme une brebis qu’on allait égorger (Act., VIII, 32 ; Is., LIII, 7).  Lors donc que vous vous signez, rappelez-vous le mystère entier de la croix, et étouffez en vous la colère et les autres passions déréglées. Lorsque vous vous signez, mettez la confiance sur votre front et la liberté dans votre âme. Vous savez sans doute les moyens d’acquérir cette liberté, telle qu’elle convient à des chrétiens.  Rappelez-vous seulement ce que dit le grand Paul pour nous exhorter à l’acquisition de ce bien précieux, lorsque, mettant sous nos yeux et la croix et le sang de notre commun Maître, il ajoute : Vous avez été rachetés à un grand prix, ne vous faites pas les esclaves des hommes (I Cor., VII, 25).  C’est comme s’il nous eût dit : Pensez quel est le prix qui a été payé pour vous, et vous ne vous ferez l’esclave d’aucun homme quel qu’il soit. Et par ce prix, il entendait la croix.  Car il ne s’agit pas de l’imprimer seulement avec le doigt, mais il faut avant tout qu’une foi vive nous la grave dans le cœur. Si c’est de cette manière que vous la représentez sur votre front, aucun esprit impur n’osera s’approcher de vous, en vous voyant ainsi armé de l’épée dont il a été frappé déjà, de l’arme terrible qui lui a fait une plaie mortelle. En effet, si nous-mêmes, en voyant les lieux où l’on exécute les condamnés, nous ne pouvons nous défendre d’un certain frisson, concevez, je vous prie, ce qu’éprouveront les démons, et Lucifer à leur tête, en apercevant ce glaive avec lequel le Christ a renversé leur puissance, avec lequel il a coupé la tête au dragon infernal.  Gardez-vous donc de rougir d’un bien qui vous est si avantageux, si vous ne voulez pas que le Christ rougisse de vous quand il viendra dans sa gloire, en faisant briller devant lui son étendard rendu plus éclatant que tous les rayons du soleil.  Car ce sera la croix qui paraîtra alors, et la seule vue de la croix sera pour tout l’univers une prédication éloquente en faveur du Maître que nous servons, un témoignage péremptoire de l’immensité de son sacrifice. C’est ce signe encore qui, et du temps de nos pères, et de nos jours mêmes, a plus d’une fois ouvert les portes des prisons, arrêté l’effet mortel des plantes vénéneuses, neutralisé les poisons les plus subtils, guéri des piqûres des serpents et des aspics. Eh ! qu’y a-t-il d’étonnant, si après avoir forcé les portes de l’enfer, rouvert celles du ciel, rendu facile de nouveau l’accès du paradis, ruiné la puissance du démon, ce signe peut aussi empêcher les poisons, et les animaux venimeux, et les autres choses semblables de nous faire du mal ? Gravez donc avec soin la croix dans votre cœur, et embrassez avec amour ce gage précieux du salut de nos âmes, etc. »
11. L’auteur de l’Histoire tripartite (1), Lib. VI, c. I, ex hist. Eccles. Theodoreti, lib. III, c. 3 : « Julien en vint donc à ambitionner le trône impérial. Dans cette pensée, il se mit à parcourir toute la Grèce, cherchant partout des devins qui pussent l’assurer qu’il parviendrait à l’empire, et il finit par en trouver un qui se rendit à ses vœux. En conséquence, ils se transportèrent de compagnie dans un lieu rempli d’idoles, et là, après avoir introduit le prince dans l’appartement le plus secret, le prétendu prophète se mit en travail d’évoquer les démons séducteurs. A leur aspect effrayant, Julien, glacé d’effroi, forme comme malgré lui un signe de croix sur son front. Les démons n’eurent pas plus tôt aperçu l’image du trophée du Christ, que se souvenant de leur défaite, ils prirent sur-le-champ la fuite. Le magicien s’en aperçut, et quand Julien, qui pour se défendre lui fit part de la terreur dont il avait été saisi, et de l’admiration où l’avait jeté la vertu de la croix, dont le seul aspect avait suffi pour faire disparaître les démons : Ne pensez pas, mon prince, lui répliqua le magicien, que les démons aient craint de ce signe qui a causé leur retraite. Et par cette nouvelle imposture, il inspira à ce malheureux prince une haine de plus en plus forte pour le signe du chrétien. »
12. S. EPHREM de Syrie, Lib. de verâ paenit., c. 3 : « Chrétiens, tenons0nous séparés des gentils et des juifs, et ornons nos portes de l’image précieuse et vivifiante de la croix, en disant avec l’apôtre Paul : A Dieu ne plaise que je me glorifie en autre chose que dans la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ. Imprimons ce signe salutaire, et sur nos portes, et sur nos fronts, et sur nos lèvres, et sur nos poitrines, et sur tous nos membres. Armons-nous de cette arme, qui doit être invincible entre les mains de tout vrai disciple de Jésus-Christ.  Elle a vaincu la mort ; elle est l’espérance des fidèles ; elle est la lumière du monde ; elle est la clef du paradis ; elle est le fléau des hérésies, la consolation des solitaires, l’appui de la foi, la puissante sauvegarde et la gloire éternelle des orthodoxes.  Chrétien, que cette armure t’accompagne en tous lieux, et tous les jours de ta vie, la nuit comme le jour, à tous les instants ; n’entreprends rien sans elle ; que tu dormes ou que tu veilles, ou que tu sois en voyage ou que tu sois occupé de quelque ouvrage, que tu manges ou que tu boives, que tu traverses les mers ou les fleuves, couvre-toi de cette cuirasse, revêts chacun de tes membres de ce signe protecteur, et les maux ne pourront t’atteindre. A l’aspect de ce signe, les puissances ennemies s’effraient, tremblent et se retirent. C’est la croix du Christ qui a sanctifié le monde, elle en a dissipé les ténèbres, en y ramenant la lumière. Elle a exterminé les erreurs ; elle a montré à tous la véritable route. Elle a recueilli les nations des quatre parties du monde, et les a faites toutes entrer dans la même Église, pour n’avoir toutes qu’une même foi, sous un même chef, avec le lien commun de la charité. La croix est l’invincible rempart des chrétiens. »
13. ORIGENE, Hom. VIII in div. Evang. locos  : « L’humilité du Fils de Dieu est notre orgueil ; sa croix est notre victoire ; son gibet est notre triomphe.  Portons avec joie cet étendard, élevons avec orgueil ce signal de victoire. Imprimons sur nos fronts ce signe de notre salut éternel. Les démons trembleront en l’apercevant. Ils ne craignent pas les capitoles dorés ; mais ils craindront la croix. Les sceptres des rois, la pourpre et le luxe des Césars ne leur font aucune peur ; mais les haillons et les jeûnes du chrétien leur commanderont le respect. Quoi de plus ? Nous voyons dans Ezéchiel que l’ange exterminateur ayant commencé ses exécutions sur le peuple de Dieu, il n’y eut d’épargnés que ceux qui portaient sur le front le signe du Tau, lettre qui représente la croix.  Réjouissons-nous donc, mes frères, et élevons vers le ciel des mains innocentes en forme de croix : les démons, nous voyant ainsi armés, seront terrassés par cette seule vue.  Tant que Moïse tenait ses mains élevées en haut, Amalec pliait.  S’il les abaissait, Amalec reprenait le dessus.  Les vergues et les mâts des navires, destinés à soutenir les voiles, ne représentent-elles pas aussi la croix ? Les oiseaux eux-mêmes, quand ils planent dans les airs avec leurs ailes étendues tracent l’image de la croix. Que dis-je ? Les trophées de victoires, les étendards portés en triomphe, sont des croix. Mais ne nous bornons pas à les porter sur nos fronts, ayons-les surtout gravées dans nos cœurs, et ainsi défendus, nous pourrons à la suite du Christ marcher sans crainte sur l’aspic et le basilic. (Ps. 90) »
   14. RUFFIN, Eccles. Hist. Lib. II, c. 29 :: « Voici un fait dont la ville d’Alexandrie fut témoin : les bustes de Sérapis, qui étaient des images peintes dans toutes les maisons, sur tous les murs, à toutes les portes et à toutes les fenêtres, se trouvèrent tellement effacées, qu’il ne resta plus de traces, ni même le nom, et il en fut de même des autres démons ou faux dieux qui peuplaient auparavant la ville ; et à leur place on vit l’image de la croix de Notre Seigneur dépeinte par chacun à l’envi sur les portes, dans les vestibules, aux fenêtres, aux murs et aux colonnes.  Les païens qui restaient, voyant cela, se rappelèrent un fait mémorable fondé parmi eux sur une ancienne tradition. C’est que les Égyptiens comptent, dit-on, la croix parmi les lettres de leur alphabet qu’ils appellent hiératiques ou sacerdotales, et que cette lettre a pour eux le même sens que pour nous la vie à venir. Ceux donc d’entre eux que la vue de tant de prodiges déterminait à embrasser la foi, disaient avoir appris des anciens que leur culte d’alors subsisterait jusqu’à ce qu’ils vissent paraître le signe dans lequel était la vie. De là vient que ces conversions eurent lieu encore plus parmi les prêtres et les ministres des temples, que parmi le peuple qui aimait à se bercer dans ses erreurs. »
15. NICÉPHORE, Hist. eccles., lib. XVIII, c. 20 : « L’empereur, voyant que les Turcs que Chosroès avait envoyés à Constantinople portaient sur le front en guise de stigmates des croix imprimées à l’aide d’une certaine encre, leur demanda pourquoi ils portaient sur eux des signes qui n’étaient pas l’objet de leur culte. Ils lui répondirent qu’une peste affreuse s’était déclarée il y a quelques années en Perse et dans leur patrie, et que comme ce fléau faisait beaucoup de victimes, des chrétiens qui se trouvaient parmi eux leur avaient persuadé que, s’ils avaient recours à ce moyen, ils n’auraient rien à craindre, et que le fléau cesserait dans le pays, et qu’ils s’étaient bien trouvés d’avoir suivi ce conseil.  »
16. S. CYRILLE de Jérusalem, Catech. IV illuminatorum : « Tant d’autres ont subi en divers temps et en divers lieux le supplice de la croix : en a-t-on jamais vu dont le nom, invoqué par ses disciples, ait mis en fuite les démons ? Ne rougissons donc pas de la croix de Jésus-Christ. Imprimez-la sur votre front, afin que les démons voyant ce royal étendard, s’enfuient en tremblant. Armez-vous de ce signe en toutes circonstances, soit que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quelque autre chose que vous fassiez. »
17. Le même, Catech. XIII illuminatorum : « Cet arbre de vie a donc été planté en terre, pour que cette terre maudit pût désormais être en bénédiction, et les morts être rendus à la vie.  N’ayons donc point de honte de confesser Jésus crucifié, mais imprimons sans crainte le signe de la croix sur nos fronts, et qu’il en soit de même dans tout le reste : imprimons partout la croix, et sur les choses que nous mangeons, et sur celles que nous buvons, et en entrant dans un lieu, et en sortant de ce lieu, et avant le sommeil, et quand nous sommes au lit, et quand nous nous levons, et en mouvement, et en repos. Cette puissante sauvegarde ne coûtera rien au pauvre, elle est toute gratuite ; elle ne doit point effrayer les infirmes, car elle n’exige aucune fatigue ; signe de salut pour les fidèles, objet de terreur pour les démons, c’est une grâce dont nous sommes purement redevables à la bonté divine.  C’est par ce signe que l’empire des démons a été renversé. Montrez-le leur donc sans crainte.  Toutes les fois qu’ils voient la croix, ils se rappellent celui qui a été crucifié.  Ils redoutent celui qui a écrasé la tête du dragon.  Et si l’impression de ce signe ne vous coûte rien, ne le regardez pas pour cela comme peu de chose ; n’en ayez au contraire que plus de vénération pour le bienfaiteur. »
18. S. JEAN CHRYSOSTOME, Demonst. Adv. Gentiles quòd Christus sit Deus : « Cet objet de malédiction et d’infamie, ce signe odieux du dernier supplice, le voilà proposé à tous les hommages comme à tous les vœux.  La couronne des monarques est pour leurs têtes un ornement moins illustre que cette croix, plus précieuse que le monde entier. Et ce que naguères on n’envisageait qu’avec horreur, on en fait aujourd’hui sa plus riche parure. Tous, depuis celui qui porte le sceptre jusque dans les dernières classes de la société, en impriment le signe sur leur front ; ils en décorent la plus noble partie d’eux-mêmes, et l’y gravent à tous les moments du jour, comme une inscription sur une colonne. On la porte au banquet sacré, dans l’imposition des mains que fait le prêtre, dans la participation au pain eucharistique qui nous incorpore la chair de Jésus-Christ. Elle se montre en triomphe dans les maisons, dans les places publiques, dans les solitudes, dans les chemins, au milieu des montagnes, sur le sommet des collines et dans le fond des vallons, sur les eux et dans la navigation, dans les îles les plus reculées. Elle se produit dans tous les actes de la vie, tant généraux que particuliers ; sur les murailles des édifices, mêlée aux pierres les plus précieuses, appliquée sur les corps des animaux malades et des hommes possédés du démon, dans les assemblées des riches fastueux et dans les paisibles retraites des solitaires. Tant est vif l’empressement avec lequel chacun recherche à l’envi l’un de l’autre cet admirable présent. Chose admirable ! personne n’en rougit, personne n’en a honte, quoiqu’on sache bien que c’est là le symbole d’une mort ignominieuse ; et cela n’empêche personne de s’en orner avec plus d’orgueil qu’on ne le ferait d’un diadème, d’une couronne, d’un collier ou de bracelets de prix. Non seulement on n’en a aucune aversion, mais on le désire et on le recherche avec ardeur ; et partout on le fait briller, et sur les murailles, et sur les faîtes des maisons, et sur les livres, dans les villes et dans les bourgs, et dans les lieux habités, et dans les déserts… Pourquoi dont tout l’univers est-il tellement jaloux de posséder ce bois où a été crucifié le corps sacré du Sauveur, que ceux qui peuvent en avoir la moindre parcelle, hommes ou femmes, l’incrustent dans de l’or, l’attachent à leurs cous, et s’en font honneur et gloire, encore bien que ç’ait été un bois maudit ? »
19. S. ATHANASE, dans la Vie qu’il a écrite de saint Antoine, rapporte que ce saint solitaire disait aux démons : « Si vous pouvez quelque chose, si Dieu vous a donné pouvoir sur moi, me voici, dévorez-moi si cela vous plaît.  Mais si vous ne le pouvez pas, pourquoi faire des efforts inutiles ? En effet, le signe de la croix et la foi au Seigneur est pour nous un rempart inexpugnable. » Et dans un discours adressé à ses moines, il disait : « Les démons ont coutume de venir la nuit nous surprendre, en se donnant pour les anges de Dieu, et en louant à dessein notre régularité, admirant notre persévérance, nous promettant les récompenses à venir. Lorsqu’ils se présenteront à vous, armez-vous, armez vos cellules du signe de la croix, et aussitôt ils s’évanouiront comme de vains fantômes : car ils redoutent par-dessus tout le trophée avec lequel le Sauveur, après avoir désarmé les puissances de l’air, en a triomphé à la face du monde. »
20. S. JEROME, Vita S. Hilarionis : « Il (Hilarion) entendit une nuit comme des cris de petits enfants, des plaintes de femmes, des bêlements de brebis, des mugissements de bœufs, des rugissements de lion, le bruit d’une armée, et le son horrible de plusieurs voix affreuses mêlées ensemble, afin qu’étant épouvanté de ce qu’il entendait, il se rendît même avant d’avoir rien vu. Mais il reconnût aussitôt que tout cela n’était qu’une illusion du démon ; et s’étant mis à genoux, il fit le signe de la croix, et armé de ce casque d’un nouveau genre, en même temps que du bouclier de la foi, il combattit avec d’autant plus de courage qu’il mettait moins sa confiance en lui-même.  Ayant eu cependant quelque curiosité de voir ce qu’il avait horreur d’entendre, il jeta soigneusement les yeux de côté et d’autre, et aperçut tout d’un coup à la lueur de la lune un chariot, dont les chevaux étaient enflammés, qui venait fondre sur lui. Alors, dès qu’il eût invoqué Jésus-Christ, la terre s’ouvrit en sa présence, et engloutit cet échafaudage ; ce qui lui fit dire comme à Moïse : Il a précipité dans la mer le cheval et le cavalier ; et cet autre passage de l’Écriture : Ils se glorifient en leurs chariots et en leurs chevaux ; nous, au contraire, nous ne nous glorifions que dans le nom du Seigneur.  Vers ce même temps, le grand tremblement de terre qui arriva après la mort de Julien, ayant fait dépasser à la mer ses limites accoutumées, il semblait que Dieu menaçât les hommes d’un second déluge, ou que la nature fût sur le point de rentrer dans son ancien chaos ; car on voyait jusqu’à des vaisseaux s’accrocher au sommet des montagnes. Les habitants d’Epidaure entendant les horribles mugissements des vagues, et voyant ces montagnes d’eau s’avancer vers leurs habitations, eurent peur que leur ville ne fût entièrement submergée, comme cela était autrefois arrivé. Ils vinrent donc trouver le vieillard, et comme s’ils eussent voulu engager une bataille, le mirent à leur tête sur le rivage.  Hilarion fit trois signes de croix sur le sable et étendit les mains contre cette inondation, comme pour en arrêter le cours. Alors la mer s’enfla on ne saurait croire jusqu’à quelle hauteur, en se tenant ainsi élevée devant lui sans avancer davantage. Enfin, après avoir longtemps mugi, indignée de l’obstacle qui lui était opposé, elle s’abaissa peu à peu et rentra dans son lit. La ville d’Epidaure et toute la contré d’alentour font encore aujourd’hui de ce miracle l’objet de leurs récits, et les mères le racontent à leurs enfants, afin d’en transmettre ainsi la mémoire à la postérité. »
21. S. AMBROISE, Serm. 43 : « Nous devons donc dès notre lever rendre grâces à Jésus-Christ, et sanctifier avec le signe du Sauveur tout ce que nous ferons dans la journée. Eh quoi ! lorsque vous étiez païen, n’aviez-vous pas coutume de consulter les signes, de chercher avec inquiétude ceux qui pouvaient amener la prospérité dans vos affaires ? Maintenant vous n’avez point à craindre de vous tromper sur le nombre : un signe seulement, celui du Christ, assurera le succès de toutes vos entreprises. Celui qui sèmera sous ce signe, recueillera sûrement la vie éternelle. Celui qui entreprendra un voyage en s’armant de ce signe, ne pourra manquer d’arriver jusqu’au ciel. »

22. EUSEBE de Césarée, De vitâ Constantini Magni, lib. I, c. 22 : « Comme l’empereur était en prières, il eut une vision divine et tout à fait surprenante, qu’on aurait peine à croire, si c’en était un autre qui l’eût rapportée ; mais puisque c’est l’empereur qui nous l’a racontée à nous-même qui écrivons cette histoire, et qu’il nous l’a raconté longtemps déjà après l’événement, et depuis que nous avons été admis à son intimité, qu’il nous l’a même assurée par serment, qui pourra hésiter d’y ajouter foi, après surtout que les faits eux-mêmes en ont si hautement confirmé la vérité ? Il nous a dit que le soleil ayant déjà achevé plus de la moitié de sa course, c’est-à-dire comme il était un peu après midi, il avait vu très clairement au dessus du soleil l’image de la croix toute formée de ses rayons les plus brillants, et sur cette croix une inscription contenant ces mots : In hoc vinces (vous vaincrez par ce signe). L’admiration le saisit en même temps, lui et toute son armée qui l’accompagnait en ce moment, et qui fut par conséquent spectatrice comme lui de ce prodige. »
Ibidem, c. 23 : « Il m’a ajouté que, comme il était fort occupé de savoir ce que pouvait signifier ce prodige, la nuit l’avait surpris au milieu de ces pensées, et que, tandis qu’il dormait, l’Oint de Dieu lui avait apparu avec le même signe qui avait brillé au ciel, et qu’il lui avait ordonné de faire un étendard de la même forme, dont il se ferait accompagner ensuite pour le protéger dans tous les combats. »
Ibidem, c. 24 : « Dès que le jour eut paru de nouveau, Constantin se leva, et après avoir dit à ses amis la vision qu’il avait eue, il manda les plus habiles orfèvres et les plus industrieux lapidaires, se plaça au milieu d’eux, leur décrivit la forme du signe même, et leur donna l’ordre de disposer d’après ce modèle leur dorures et leurs pierreries. Nous avons eu un jour le bonheur de voir de nos propres yeux cette image, que, grâces à Dieu, l’empereur lui-même a daigné nous montrer. »
Ibidem, c. 33 : « Il a fait dresser au milieu de la ville (de Rome), c’est-à-dire sur la place la plus fréquentée, ce magnifique trophée de ses victoires ; et sur ce trophée, il a fait graver en caractères ineffaçables ce signe salutaire, pour qu’il soit exposé en vue à tout le monde et serve de boulevard à tout l’empire romain. Et la statue qui le représente lui-même, tenant en main l’étendard fait en forme de croix, n’a pas plus tôt été dressée à Rome dans un des lieux les plus fréquentés de la ville, qu’il a fait mettre au bas cette inscription écrite en latin : Hoc salutari signo, vero fortitudinis indicio, civitatem vestram tyrannidis jugo liberans, pritinae amplitudini et splendori restitui ; c’est-à-dire : C’est par ce signe salutaire, indice non trompeur du courage, que j’ai délivré votre ville du joug de la tyrannie, et l’ai rendu à son ancienne grandeur et à son ancienne gloire. »
24. Le même, De vitâ Constantini Magni, lib. II, c. 7 : « Ainsi l’étendard glorieux du Sauveur marchant en tête de son armé, il obtint des victoires de plus en plus éclatantes. Car partout où paraissait cette image salutaire de la croix, les ennemis prenaient la fuite devant nos soldats victorieux. L’empereur s’étant assuré de ce phénomène singulier, prit dès lors le parti de faire porter l’illustre étendard, comme un renfort puissant et un gage de victoire, partout où il voyait des soldats plier. Par ce moyen il eut bientôt obtenu la victoire, les combattants se sentant tout particulièrement soutenus par la toute-puissance divine. » Au chapitre 8 de ce même livre, Eusèbe rapport que cinquante hommes d’élite furent désignés pour porter la croix. Puis il raconte au chapitre 9, qu’un de ces hommes choisis ayant pris la fuite fut tué sur-le-champ, tandis que son compagnon resté ferme au poste ne reçut aucune atteinte : chose d’autant plus surprenante, ajoute l’historien, que tous les traits des ennemis étant dirigés vers cet étendard choisi par eux comme point de mire et qui s’en trouva bientôt tout criblé, celui-là même qui le portait échappa à la mort ; et en général tous ceux qui le secondaient dans ce ministère, ne reçurent aucun mal, pas même une égratignure. Et ici ce n’est pas nous seul qui parlons ; c’est l’empereur lui-même, qui, entre bien d’autres particularités, nous a rapporté, cette circonstance.

23. NICÉPHORE CALLISTE, Hist. eccles., lib. VIII, c. 3, rapporte comme Eusèbe, l’apparition de la croix faite à Constantin, dans le temps où ce prince était en guerre contre Maxence.
24. Ibidem, lib. VII, c. 47, le même auteur dit que Constantin eut une nouvelle vision de ce même signe qui lui partut dans le ciel avec cette inscription : In hoc signo hostes omnes vinces ; c’est-à-dire : Par ce signe vous caincrez tous vos ennemis, dans la guerre qu’il eut à soutenir contre les Byzantins.
25. Enfin, au chapitre 49, il raconte que le même signe apparut une troisième fois à Constantin, comme il faisait la guerre aux Scythes.
 

Question  XIII.
Que nous propose à croire le cinquième article, Est descendu aux enfers, et le troisième jour est ressuscité d’entre les morts ?

Cet article a pour objet de nous enseigner qu’après que Jésus-Christ fut mort sur la croix, son âme pénétra jusqu’aux enfers, tant pour y proclamer sa victoire sur la mort et sur Satan, que pour délivrer les âmes des patriarches détenus dans les limbes ; et que son corps même, après avoir reposé dans le sépulcre, en sortit le troisième jour vivant et ressuscité, et désormais glorieux et immortel, à la suite de ce triomphe obtenu dans les enfers.

Mystère admirable, et rempli pour nous de consolation et d’instruction. Nous y voyons les élus délivrés de la tyrannie de Satan, de la mort et de l’enfer, et tous les vrais fidèles en général, qui doit consister pour eux à ressusciter du vice à la vertu, ou de la mort du péché à la vie de la grâce, en attendant qu’à la fin de tous les siècles ils passent, même quant à leurs corps, de l’état de mort à une vie impérissable, suivant ce que nous a dit l’Apôtre, que Celui qui a ressuscité Jésus, nous ressuscitera aussi avec Jésus.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

1. Psaume XV, 9-10 : « Ma chair se reposera dans l’espérance ; – parce que vous ne laisserez pas mon âme dans l’enfer, et vous ne souffrirez point que votre saint éprouve la corruption. »
2. ZACHARIE, IX, 11 : « C’est vous aussi qui par le sang de votre alliance, avec fait sortir vos captifs du fond du lac qui était sans eau. »
3. I PIERRE, III, 18-20 : « Jésus-Christ a souffert une fois la mort pour nos péchés, le juste pour les injustes, afin qu’il pût nous offrir à Dieu, étant mort en sa chair, mais vivifié néanmoins par l’esprit,  – par lequel aussi il alla prêcher aux esprits qui étaient retenus en prison, – qui autrefois avaient été incrédules lorsqu’au temps de Noé la patience de Dieu les attendait pendant qu’on préparait l’arche. »
4. Colossiens, II, 14-15 : « Il a effacé la cédule qui nous était contraire, il a entièrement aboli le décret de notre condamnation en l’attachant à sa croix. – Et ayant désarmé les principautés et les puissances, il les a menées hautement en triomphe à la face de tout le monde, après les avoir vaincues en lui-même. »
5. Ecclésiastique, XXIV, 45 : « Je pénétrerai jusqu’au plus profond de la terre, je lancerai mes regards sur tous ceux qui dorment, et j’éclairerai tous ceux qui espèrent au Seigneur. »
6. Actes, II, 24-25, 31 : « Mais Dieu qui l’a ressuscité en arrêtant les douleurs de l’enfer où il était impossible qu’il fût retenu. – Car David dit de lui : j’ai toujours le Seigneur présent devant moi ; car, etc. – Dans cette connaissance qu’il avait de l’avenir, David a parlé de la résurrection du Christ, en disant que son âme n’a point été laissée dans l’enfer, et que sa chair n’a point éprouvé la corruption du tombeau. »
7. OSÉE, XIII, 14 : « Je les délivrerai de la puissance de la mort, je les rachèterai de la mort. O mort ! je serai ta mort ; ô enfer, je serai ta ruine. »
8. MATTHIEU, XII, 29 : « Comment quelqu’un peut-il entrer dans la maison d’un fort armé pour lui enlever ses meubles, si auparavant il ne le lie pour pouvoir ensuite piller sa maison ? »
9. Hébreux, II, 14-15 : « Afin de détruire par sa mort celui qui était le prince de la mort, c’est-à-dire le diable, – et de mettre en liberté ceux que la crainte de la mort tenait dans une continuelle servitude pendant leur vie. »
10. MARC, XVI, 6-9 : « Il est ressuscité, il n’est point ici. – Or, Jésus étant ressuscité le matin, le premier jour de la semaine, il apparut premièrement à Marie-Madeleine. »
11. Apocalypse, I, 5, 17-18 : « Jésus-Christ, qui est le témoin fidèle, le premier-né d’entre les morts. – Je suis le premier et le dernier, – et celui qui vit ; j’ai été en état de mort, mais voilà que je suis vivant dans les siècles des siècles, et j’ai les clefs de la mort et de l’enfer. »
12. JEAN, II, 19-21 : « Détruisez ce temple, et je le rétablirai en trois jours. – Il entendait parler du temple de son corps. »
13. Colossiens, I, 18-20 : « Il est le chef et la tête du corps de l’Église, il est comme les prémices et le premier-né d’entre les morts ; en sorte qu’il est le premier en tout ; – parce qu’il lui a plu de le faire le centre de tout, – et de réconcilier par lui toutes choses avec lui-même ; ayant pacifié par le sang qu’il a répandu sur la croix, tant ce qui est sur la terre, que ce qui est dans le ciel. »
14. I Corinthiens, XV, 3-8, 13-21 : « Car premièrement je vous ai transmis ce que j’avais moi-même reçu par tradition, savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, o – qu’il a été enseveli, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les apôtres. – Après cela il a été vu en une seule fois par plus de cinq cents frères, dont il y a plusieurs qui vivent encore aujourd’hui, et quelques autres sont morts. – Enfin, après tous les autres, il s’est fait voir à moi-même qui ne suis qu’un avorton. – Si les morts ne ressuscitent point, Jésus-Christ n’est donc point ressuscité. – Et si Jésus-Christ n’est point ressuscité, notre prédication est vaine, et votre foi est vaine aussi. – Nous serons même convaincus d’avoir été de faux témoins à l’égard de Dieu, puisque nous aurions rendu témoignage contre Dieu, en témoignant qu’il a ressuscité Jésus-Christ, qu’il n’aurait pas néanmoins ressuscité, si les morts ne ressuscitent point. – Car si les morts ne ressuscitent point, Jésus-Christ n’est pas non plus ressuscité. Si Jésus-Christ n’est point ressuscité, notre prédication est vaine, et votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés. – Ceux qui sont morts en Jésus-Christ sont donc anéantis pour toujours. – Si nous n’avions d’espérance en Jésus-Christ que pour cette vie, nous serions les plus misérables de tous les hommes. – Mais Jésus-Christ étant ressuscité d’entre les morts, est devenu les prémices de ceux qui dorment. – Car comme la mort est venue par un seul homme, la résurrection des morts doit venir aussi par un seul. »
15. Romains, VI, 4-13 : « Car nous avons été ensevelis avec lui par le baptême pour mourir au péché, afin que comme Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts pour la gloire de son Père, nous marchions aussi dans les sentiers d’une vie nouvelle. – Car si nous avons été entrés dans la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi dans la ressemblance de sa résurrection, – sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit détruit, et que désormais nous ne soyons plus asservis au péché. – Car celui qui est mort est délivré du péché. – Si donc nous sommes morts avec Jésus-Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Jésus-Christ, sachant que Jésus-Christ étant ressuscité d’entre les morts, ne mourra plus, et que la mort n’aura plus d’empire sur lui. – Car quant à ce qu’il est mort pour le péché, il est mort seulement une fois ; mais quant à ce qu’il vit, il vit pour Dieu. – Considérez-vous de même comme étant aussi morts au péché, et ne vivant plus que pour Dieu en Jésus-Christ Notre Seigneur. – Ainsi donc, que le péché ne règne point dans votre corps mortel, en sorte que vous obéissiez à ses désirs déréglés. – N’abandonnez point au péché les membres de cotre corps comme si c’étaient des armes d’iniquité ; mais donnez-vous à Dieu comme vivants, de morts que vous étiez, et consacrez-lui les membres de votre corps pour être entre ses mains des instruments de justice. »
16. Colossiens, III, 1-2, 5-8, 10-12 : « Si donc vous êtes ressuscités avec Jésus-Christ, recherchez ce qui est dans le ciel où Jésus-Christ est assis à la droite de Dieu. – N’ayez de goût que pour les choses du ciel, et non pour celles de la terre. – Faites donc mourir les membres de l’homme terrestre qui en vous, la fornication, l’impureté, etc. – Mais maintenant quittez aussi vous-mêmes tous ces péchés, la colère, l’aigreur, la malice, la médisance, que les paroles déshonnêtes soient bannies de votre bouche. N’usez point de mensonge les uns envers les autres, dépouillez-vous du vieil homme avec ses œuvres, et revêtez-vous de cet homme nouveau, qui se renouvelle pour connaître Dieu, selon l’image de celui qui l’a créé. – Revêtez-vous donc, comme élus de Dieu, saints et bien-aimés, de tendresse, d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, etc. »
17. Philippiens, III, 20-21 : « Mais pour nous, nous vivons déjà dans le ciel, comme si nous en étions dès à présent citoyens. C’est là aussi que nous attendons le Sauveur, Notre-Seigneur Jésus-Christ, o – qui transformera notre corps tout vil et abject qu’il est, afin de le rendre conforme à son corps glorieux par cette vertu efficace par laquelle il peut s’assujettir toutes choses. »
18. Éphésiens, IV, 22-25, 32 : « Dépouillez-vous du vieil homme selon lequel vous avez vécu dans votre première vie, qui se corrompt, en suivant l’illusion de ses passions ; o – Renouvelez-vous dans l’intérieur de votre âme, et revêtez-vous de l’homme nouveau qui a été créé selon Dieu, dans une justice et une sainteté véritable. – C’est pourquoi en vous éloignant de tout mensonge, que chacun parle de son prochain dans la vérité, etc. – Mais soyez bons les uns envers les autres. »
19. I PIERRE, I, 3-4 : « Béni soit le Dieu et le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, selon la grandeur de sa miséricorde, nous a régénérés par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts pour nous donner la vive espérance – de cet héritage où rien ne peut ni se détruire, ni se corrompre, ni se flétrir, qui vous est réservé dans le ciel, etc. »
20. I Corinthiens, XV, 22-23 : « Et comme tous meurent en Adam, tous revivront aussi en Jésus-Christ ; – et chacun en son rang : Jésus-Christ comme les prémices ; puis ceux qui sont à lui, qui auront cru en son avènement. »
21. II Corinthiens, IV, 14 : « Sachant que celui qui a ressuscité Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus. »
22. I Thessaloniciens, IV, 13-16 : « Si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, Dieu aussi amènera avec Jésus ceux qui se seront endormis avec lui. – Car nous vous déclarons, comme l’ayant appris du Seigneur, que nous, qui vivons, et qui sommes réservés pour son avènement, nous ne préviendrons point ceux qui sont déjà dans le sommeil. – Car aussitôt que le signal aura été donné par la voix de l’archange et par le son de la trompette de Dieu, le Seigneur même descendra du ciel, et ceux qui seront morts en Jésus-Christ, ressusciteront les premiers. – Puis nous autres, qui sommes vivants, et qui seront demeurés, nous serons emportés avec eux dans les nues, pour aller au-devant du Seigneur au milieu de l’air, et ainsi nous seront pour jamais avec le Seigneur. »

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION

1. S. IRÉNÉE, Lib. V adv. haer., c. 31 : « “Il est constant que Notre-Seigneur est resté durant trois jours dans le lieu où sont les âmes des morts, comme dit le Prophète : Dieu s’est souvenu de ceux qui sont morts et qui dorment dans la terre de la sépulture ; il est descendu vers eux pour les conduire dans les cieux et les faire jouir du salut.” De même encore Notre-Seigneur Jésus-Christ a dit : “Car, comme Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre de la baleine, ainsi le Fils de l’Homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre.” David, en prédisant cet événement, avait dit : “Et vous avez tiré mon âme des abîmes de l’enfer.” Il ressuscita donc le troisième jour, et voici ce qu’il dit à Marie, qui le vit la première et qui se prosterna devant lui : « Ne me touchez pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ; mais allez vers mes frères, et dites-leur : Je monte vers mon Père, et votre Père. » Il est donc vrai que Notre-Seigneur est descendu dans e s Il est donc vrai que Notre-Seigneur est descendu dans le séjour des morts, afin de devenir ensuite le premier-né d’entre les morts ; qu’il y est demeuré pendant trois jours ; qu’il est ensuite ressuscité avec le même corps qu’il avait eu sur la croix, et sur lequel ses disciples virent la marque des clous de sa Passion, et que de là il est monté vers son Père. S’il en est ainsi, comment pourrait-on écouter ceux qui veulent que les enfers soient ce monde même que nous habitons, et que l’âme des justes après la mort monte aussitôt dans le ciel ? Puis donc que le Christ, après être allé au sein des ombres de la mort, est ressuscité et monté au ciel, etc.

2. S. AUGUSTIN, Epist. 99 ad Evod.  « Il est suffisamment démontré que Notre-Seigneur est descendu aux enfers après avoir subi la mort selon la chair. Car comment contredire le Prophète, qui a dit (Ps. XV, 10) : Vous ne laisserez pas, ô Dieu, mon âme dans l’enfer ? Paroles qui, de peur que quelqu’un n’osât les détourner à un autre sens, ont été expliquées dans celui-ci par l’apôtre saint Pierre. Ou comment contredire cet apôtre lui-même, qui nous a assuré (Act., II, 24) que les douleurs de l’enfer s’étaient arrêtées pour Jésus-Christ, parce qu’il était impossible qu’il y fût retenu? Personne donc, si ce n’est un infidèle, ne peut nier que Jésus-Christ ait été aux enfers.  Que si l’on est en peine de savoir en quel sens on peut dire que les douleurs de l’enfer ont été arrêtées pour lui, puisque n’ayant jamais été détenu dans ces douleurs comme dans des liens, il n’a pas pu s’en débarrasser comme de chaînes dont il aurait été d’abord chargé, on comprendra sans peine qu’il en a été délivré, de la manière que des oiseaux peuvent l’être de filets auxquels, sans s’y laisser prendre, ils ont su échapper. On peut encore entendre par là qu’il a arrêté les douleurs de l’enfer moins pour lui-même que pour les autres, qu’il savait bien devoir en être délivrés par son entremise.  Si l’on demande pourquoi il a voulu descendre dans l’enfer, où il n’y a point de douleurs qui pussent avoir de prise sur lui, puisqu’il était, comme l’affirme le Psalmiste (PS. LXXXVII, 6), libre entre les morts, et que le prince ou le premier ministre de la mort n’a rien trouvé en lui qui méritât le supplice, ces paroles, il a arrêté les douleurs de la mort, peuvent être entendues non de tous, mais seulement de quelques-uns, savoir de ceux qu’il jugeait dignes d’en être délivrés. C’est ainsi que l’Église à peu près toute entière s’accorde à penser que le premier homme ou le premier père du genre humain en a été délivré dans ce moment solennel ; et gardons-nous bien de croire que cette croyance, qu’elle qu’en soit l’origine, ne soit appuyée sur rien de solide, bien qu’on ne puisse produire à son appui aucun texte forme des Écritures canoniques : Et de illo quidem primo homine patre generis humani, quòd eum ibidem solverit, Ecclesia ferè tota consentit ; quod eam non inaniter credidisse credendum est, undecumque hoc traditum sit, etiamsi canonicarum scripturarum hinc expressa non proferatur auctoritas. »

3. Le même, Epist. 57 ad Dardanum, as quaest. primam, ayant à expliquer ces paroles : Vous serez aujourd’hui avec moi dans le paradis (Luc, XXIII, 43), s’exprime ainsi :        « Il ne faut pas en conclure que le paradis soit dans le ciel. Car Jésus-Christ lui-même, en sa qualité d’homme, devait être ce jour-là non dans le ciel, mais plutôt dans les enfers quant à son âme, et dans un sépulcre quant à son corps.  Que son corps, en effet, ait été ce jour-là dans le sépulcre, c’est ce qui est on ne peut plus clair dans l’Évangile. Et que son âme soit descendue aux enfers, c’est aussi ce que nous prêche la doctrine venue des apôtres.  Car c’est en preuve de cette vérité que saint Pierre invoque le témoignage du Psalmiste, dont il applique à Jésus-Christ les paroles qui suivent : Parce que vous ne laisserez point mon âme dans l’enfer, et ne souffrirez point que votre Saint soit sujet à la corruption (Ps. XV, 10).  La première partie de ce passage regarde l’âme, qui n’a pas été laissée dans les enfers, puisqu’elle en est sitôt sortie ; et la seconde regarde le corps, auquel la promptitude de sa résurrection n’a pas donné le temps de se corrompre dans le sépulcre où il avait été déposé. Mais personne ne prétendra que dans cet endroit le paradis veuille dire le sépulcre.  Il ne reste donc plus d’autre parti à prendre, que de dire que, si ces paroles : Vous serez aujourd’hui avec moi dans le paradis, se rapportent à l’humanité de Jésus-Christ, on doit entendre par le paradis les enfers où il a été ce jour-là quant à son âme humaine. »

5. Le même, Lib. XX, de civit. Dei, c. XV : « S’il est au fond assez vraisemblable que les saints de l’ancien Testament qui ont cru à l’avènement futur du Christ, ont été après leur mort loin sans doute de l’enfer des impies, mais pourtant dans les enfers, jusqu’à ce qu’ils en fussent tirés par la vertu du sang du Sauveur, et de la descente qu’il fit dans ces lieux, et qu’ils n’attendent plus que le jour où, réintégrés dans leurs corps, ils recevront la récompense qu’ils ont méritée. »

6. Le même, Serm. 137 de tempore : « Ce n’est pas l’effet d’aucune nécessité, mais uniquement par sa propre volonté qu’il s’est laissé attacher sur le bois, qu’il a souffert qu’on perçât ses membres avec des clous, qu’il a subi la mort en rendant le dernier soupir, que son corps a été porté au tombeau, et que son âme toujours unie à sa divinité, est descendue aux enfers.  C’est cette âme qui a rappelé aux délice du paradis la troupe des élus qui jusque-là étaient détenus dans les enfers, quoique jouissant dès lors d’un parfait repos. Ce que Notre-Seigneur avait dit avant sa passion, il l’a accompli dans sa résurrection : Si je suis élevé de terre, avait-il dit (JOAN., XII, 32), j’attirerai tout à moi. Car celui-là a tout attiré, qui n’a pas laissé dans les enfers un seul de ses élus. Il a tout entraîné avec lui ; tout, c’est-à-dire tout ce qui a été l’objet de son élection. Car pour les infidèles et pour tous ceux que leurs crimes ont fait condamner à d’éternels supplices, il ne les a certes pas rétablis en grâce à l’époque de sa résurrection ; mais il a emmené avec lui hors des cachots des enfers ceux que leur foi et leurs œuvres lui ont faire reconnaître pour être à lui.  C’est ainsi qu’a été accomplie cette parole des prophéties d’Osée : Je serai ta mort, ô Mort ; ô Enfer, je serai ta ruine (Os., XIII, 14). Il dit donc :  O Mort, je serai ta mort ; c’est-à-dire, je te détruirai dans la personne de mes élus ; et : O Enfer, je serai ta ruine, c’est-à-dire, je t’abolirai en partie en t’enlevant ceux qui sont à moi. Alors, en effet, le Seigneur Jésus a enchaîné le prince de la mort et des ténèbres ; alors il a jeté le désordre dans ses légions, rompu les barrières de fer des portes infernales, absous tous les justes qui se trouvaient toujours liés par le péché originel, rendu ces heureux captifs à la liberté primitive, et dissipé par son éclatante lumière les ténèbres d’aveuglement que le péché avait répandues. Vous l’avez entendu : notre défenseur, le Seigneur des vengeances a agi avec liberté (Ps. XCIII, 1) ; car, pour le rappeler en peu de mots, après qu’il a été élevé, c’est-à-dire suspendu sur la croix par les juifs, et aussitôt qu’il a eu rendu l’esprit, son âme unie à sa divinité est descendue dans les profondeurs des enfers. Et lorsqu’il parcourait l’empire des ténèbres comme un glorieux conquérant qui jette la terreur tout autour de lui, les légions impies du tartare, tremblantes à sa vue, se demandaient avec effroi : Quel est donc cet ennemi terrible, dont l’éclat surpasse celui de la neige ? Jamais personnage de cette espèce n’a pénétré jusqu’ici dans ces lieux obscurs, jamais le monde ne nous en a envoyé un seul qui lui ressemblât. C’est un ravisseur qui vient nous enlever notre bien, et non un débiteur qui vient nous payer sa dette ; ce n’est pas un pécheur, c’est un explorateur du péché ; ce n’est pas un suppliant, c’est un juge ; il vient donner ses ordres, et non recevoir la loi ; se charger de nos dépouilles, et non nous laisser les siennes, etc. »
(Note de l’Éditeur : Ce sermon appartient plus vraisemblablement à Eusèbe d’Émèse)

6. S. JEROME, in c. IV ad Ephesios : « Par les lieux bas de la terre il faut entendre les enfers, où le Sauveur est descendu, pour en retirer les âmes des saints qui y étaient détenues, et les emmener avec lui en triomphe dans le ciel. De là vient qu’après sa résurrection, on vit dans la ville sainte beaucoup de juste qui étaient ressuscités. Or, que les enfers soient situés dans les lieux bas de la terre, nous n’avons besoin pour nous en assurer que du témoignage suivant des psaumes (Ps. CV, 17) : La terre s’ouvrit, et dévora Dathan, elle engloutit de même la famille d’Abiron. Ce fait lui-même se trouve rapporté plus complètement dans le livre des Nombres (Num. XVI).  Nous lisons encore dans un autre endroit : Que la mort fonde sur eux, et qu’ils descendent tout vivants dans les enfers (Ps. LIV, 16). »

7. Le même, in cap. XIII Osée : « Le Seigneur les a tous délivrés, et les a rachetés par sa mort endurée sur la croix, comme par son sang qu’il y a répandu ; alors que son âme est descendue aux enfers, en même temps que son corps n’a point éprouvé la corruption ; alors qu’il a dit à la mort et à l’enfer : Je serai ta mort, ô Mort. Si je suis mort, c’est pour te donner la mort par la mienne. O Enfer, je serai ta ruine, toi qui jusqu’ici faisais entrer dans ta gueule ouverte tout le genre humain. »

Question  XIV.
Que nous apprend le sixième article, Est monté aux cieux ?

Il nous apprend que Notre Seigneur Jésus-Christ, après avoir achevé l’œuvre de notre rédemption, après être apparu vivant à ses disciples, et leur avoir donné bon nombre de preuves de la vérité de sa résurrection, monta enfin au ciel le quarantième jour, pour être élevé dans son humanité au-dessus de tout, et être l’objet des louanges de toutes les créatures. Notre Seigneur est donc dans le ciel, assis à la droite de la vertu de Dieu, exerçant un pouvoir égal à celui de son Père, gouvernant tout, et remplissant tout de l’éclat de sa divine majesté : c’est là ce que nous appelons être assis à la droite du Père.

Cette joyeuse ascension de Jésus-Christ est l’affermissement de notre foi et de notre espérance ; car nous devons avoir confiance, nous qui sommes les membres de ce divin chef, de parvenir un jour là où il est arrivé le premier après avoir terrassé ses ennemis et les nôtres, pourvu que nous lui soyons soumis et que nous nous attachions fidèlement à le suivre : Je m’en vais, nous a-t-il dit, vous préparer une place.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

1. Psaume LXVII, 33-34, 19, 25-26 : « Royaumes de la terre, chantez les louanges de Dieu, faites retentir des cantiques au Seigneur ; chantez en l’honneur de Dieu, – qui est monté au-dessus de tous les cieux vers l’Orient ; – vous êtes monté en haut, vous avez pris un grand nombre de captifs, vous avez fait des présents aux hommes. – Ils ont vu, ô Dieu, votre entrée, l’entré de mon Dieu, et de mon roi qui réside dans son sanctuaire. – Les princes, conjointement avec ceux qui chantent de saints cantiques, se hâtèrent de venir au-devant de lui, au milieu des jeunes filles qui jouaient des instruments et qui battaient du tambour. »

2. Psaume XLVI, 6 : « Dieu est monté au milieu des cris de joie ; le Seigneur est entré au bruit des trompettes. »

3. Psaume VIII, 2 : « Votre magnificence surpasse celle des cieux.»
 

4. MARC, XVI, 19 : « Le Seigneur Jésus, après leur avoir ainsi parlé, fut élevé dans le ciel, et il est assis à la droite de Dieu. »

5. JEAN, III, 13 : « Personne n’est monté au ciel que celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’Homme qui est dans le ciel. »
6. Actes des Apôtres, I, 1-3, 9 : « J’ai parlé dans mon premier livre, ô Théophile, de tout ce que Jésus a fait et enseigné – depuis le commencement de sa vie jusqu’au jour où il fut élevé dans le ciel, après avoir instruit, par le Saint-Esprit, les apôtres qu’il avait choisis ; – auxquels aussi il s’était montré depuis sa passion, leur faisant voir par beaucoup de preuves qu’il était vivant ; leur apparaissant durant quarante jours, et leur parlant du royaume de Dieu. – Ils le virent s’élever, et il entra dans une nuée qui le déroba à leurs yeux. »
7. Éphésiens, IV, 8-10 : « Étant monté au plus haut des cieux, il a mené en triomphe une grande multitude de captifs, et il a répandu ses dons sur les hommes. – Mais pourquoi est-il monté, sinon parce qu’il était descendu auparavant dans les parties les plus basses de la terre ? – Celui qui est descendu est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses.. »
8. Éphésiens, II, 5-6 : « Lorsque nous étions morts par nos péchés, Dieu nous a rendu la vie en Jésus-Christ, par la grâce duquel vous êtes sauvés ; – et il nous ressuscités avec lui, et nous a fait asseoir dans le ciel en Jésus-Christ. »
9. Éphésiens, I, 20-23 : « Le ressuscitant d’entre les morts, et le faisant asseoir à sa droite dans le ciel, – au-dessus de toutes les principautés et de toutes les puissances, de toutes les vertus, de toutes les dominations et de tous les noms de dignité qui peuvent être non seulement dans le siècle présent, mais encore dans celui qui est à venir. – Car il a mis toutes choses sous ses pieds, et il l’a donné pour chef à toute l’Église, – qui est son corps, et dans laquelle celui qui accomplit tout en tous, trouve la perfection et l’intégrité de tous ses membres. »
10. Colossiens, III, 1-2 : « Si donc vous êtes ressuscités avec Jésus-Christ, recherchez ce qui est dans le ciel, où Jésus-Christ est assis à la droite de Dieu. – N’ayez de goût que pour les choses du ciel, et non pour celles de la terre. »
11. Hébreux, I, 3-4, 13 : « Il est assis au plus haut des cieux à la droite de la Majesté. – Étant d’autant plus élevé au-dessus des anges, que le nom qu’il a reçu est plus glorieux que le leur. – Car quel est l’ange à qui le Seigneur ait jamais dit : Asseyez-vous à ma droite ? »
12. I PIERRE, II, 4 : « Et vous approchant de lui comme de la pierre vivante que les hommes à la vérité ont rejetée, mais que Dieu a choisie et mise en honneur. »
13. I JEAN, II, 1-2 : « Si quelqu’un pèche, nous avons pour avocat auprès du Père Jésus-Christ qui est juste ; – car c’est lui qui est la victime de propiation pour nos péchés ; et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux de tout le monde. »
14. JEAN, XX, 17 : « Allez trouver mes frères, et dites-leur ceci de ma part : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
15. Psaume CIX, 1-2 : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite,  – jusqu’à ce que je réduise vos ennemis à vous servir de marchepied. »
16. Actes, XVI, 55 : « Mais Étienne étant rempli du Saint-Esprit, et levant les yeux au ciel, vit la gloire de Dieu, et Jésus qui était debout à la droite de Dieu ; et il dit : Je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’Homme qui est debout à la droite de Dieu. »
17. LUC, XXII, 69 : « Cependant bientôt le Fils de l’Homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu. »
18. I Corinthiens, XV, 25 : « Car Jésus-Christ doit régner jusqu’à ce que son Père lui ait mis tous ses ennemis sous les pieds. »
19. Éphésiens, I, 20 : « Le ressuscitant d’entre les morts, et le faisant asseoir à sa droite dans le ciel, etc. »
20. MATTHIEU, XXVIII, 18 : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. »
21. Hébreux, V, 8-9 : « Car, quoiqu’il fût le Fils de Dieu, il a appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert : – et ayant consommé son œuvre, il est devenu l’auteur du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent. »
22. Romains, VIII, 16-17 : « Et cet Esprit rend lui-même témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. – Si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers, héritiers de Dieu, et cohéritiers de Jésus-Christ, pourvu toutefois que nous souffrions avec lui, afin que nous soyons glorifiés avec lui. »
23. II Timothée, II, 11-12 : « Car c’est une vérité très assurée, que si nous mourons avec Jésus-Christ, nous vivrons aussi avec lui ; – si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui. »
24. JEAN, XV, 6-7 : « Celui qui ne demeure pas en moi sera jeté dehors comme un sarment inutile, il sèchera et on le ramassera, et on le jettera au feu, et il brûlera. – Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. »
25. JEAN, XIV, 2 : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon  Père ; si cela n’était, je vous l’aurais dit, car je m’en vais vous préparer une place. »

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION

1. S. AUGUSTIN, De fide et symbolo, c. 7 : « Nous croyons qu’il est assis à la droite de Dieu le Père ; mais on ne doit pas penser pour cela que Dieu le Père ait une forme humaine, qu’il ait un côté droit et un côté gauche, ou qu’il soit assis comme nous nous asseyons nous autres en ployant les genoux : car ce serait là tenir un langage sacrilège, et encourir le reproche que faisait saint Paul à ceux qui avaient transféré l’honneur qui n’est dû qu’au Dieu incorruptible, à l’image d’un homme corruptible (Rom., I, 23).  Car un chrétien ne saurait sans crime élever à l’honneur de Dieu un simulacre semblable dans un temple,e t bien moins encore dans son cœur, qui est le vrai temple que Dieu aime à se choisir, pourvu qu’il soit pur de toute erreur comme de toute affection terrestre. Il faut donc entendre par être placé à la droite, la même chose qu’être élevé au comble de la souveraine félicité, là où règnent la justice, la paix et la joie, de même qu’être placé à la gauche avec les boucs, c’est être plongé dans la souveraine misère, en proie aux tourments et à toutes les suites malheureuses du péché. Par conséquent, dire que Dieu est assis, ce n’est pas non plus marquer une situation corporelle, mais indiquer la puissance de juger qui lui appartient essentiellement, et qu’il exerce en rendant à chacun selon ce qu’il mérite ; mais ce sera surtout au jugement dernier que le Fils unique de Dieu fera éclater sa justice aux yeux de tous les hommes, en sa qualité de juge souverain des vivants et des morts. »

Question  XV.
Que nous présente à croire le septième article, De là, il viendra juger les vivants et les morts?

Cet article propose le jugement du dernier jour, alors que le Fils de Dieu redescendra du ciel avec le corps qu’il a pris, exercera sur le monde entier sa redoutable autorité de juge, et rendra publiquement à chacun selon ses œuvres. Il jugera donc sur le trône de sa majesté tous les bons et tous les méchants sans en excepter un seul, aussi bien ceux que ce grand jour trouvera encore vivants, que tous les autres qui seront morts jusque-là.

Cela doit nous engager à mettre d’autant plus de circonspection et de régularité dans toutes nos démarches, que nous sommes plus assurés que toutes nos actions, toutes nos pensées, tous les accidents de notre vie se passent sous les yeux d’un Dieu qui voit tout, et qui juge tout avec une souveraine équité. Car il est le scrutateur des cœurs, le vengeur des iniquités, et il faut que nous comparaissions tous à son tribunal, pour recevoir de lui la juste rétribution du bien ou du mal que nous aurons fait ici-bas.  Il ne laissera aucune de nos bonnes actions sans récompenses, pas plus qu’il ne pourra souffrir qu’aucune mauvaise reste sans châtiment.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

1. Psaume XCVI, 2-6 : « Une nuée est autour de lui, et l’obscurité l’environne. La justice et le jugement sont le soutien de son trône. – Le feu marchera devant lui, et embrasera tout autour de lui ses ennemis. – Ses éclairs ont brillé par toute la terre ; elle les a vus et en a été toute émue. – Les montagnes se sont fondues comme la cire à la présence du Seigneur : la présence du Seigneur a fait fondre toute la terre. – Les cieux ont annoncé sa justice, et tous les peuples ont vu sa gloire. »
2. ISAIE, III, 14, 13 : « Le Seigneur entrera en jugement avec les anciens et les princes de son peuple. – Les Seigneur est près de juger les peuples. »
3. ISAIE, LXVI, 15-16 : « Le Seigneur va paraître dans les feux, et son char viendra fondre comme la tempête, pour répandre son indignation et sa fureur, et pour exercer sa vengeance au milieu des flammes. – Le Seigneur viendra environné de feux et armé de son glaive pour juger toute chair ; le nombre de ceux que le Seigneur tuera se multipliera. »

4. JEAN, V, 22-23, 26-28 : « Car le Père ne juge personne, mais il a donné tout pouvoir de juger au Fils, o – afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. » Et un peu après : « Car comme mon Père a la vie en lui-même, il a donné aussi au Fils d’avoir la vie en lui-même ; et il lui a donné le pouvoir de les juger, parce qu’il est le Fils de l’Homme. – Ne vous étonnez pas de ceci, car le temps viendra où tous ceux qui seront dans les sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu. »

5. SOPHONE, I, 14-18 : « Le jour du Seigneur est proche ; il est proche, ce grand jour ; il s’avance à grands pas. J’entends déjà les bruits lamentables de ce jour du Seigneur, où les plus puissants seront accablés de maux. – Ce jour sera un jour de colère, un jour de tristesse et de serrement de cœur, un jour d’affliction et de misère, un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuages et de tempêtes ; p – un jour où les villes fortes et les hautes tours trembleront au son et au retentissement de la trompette. – Je frapperai les hommes de plaies, et ils marcheront comme des aveugles, parce qu’ils ont péché contre le Seigneur ; leur sang sera répandu comme la poussière, et leurs corps morts foulés aux pieds comme du fumier. – Tout leur or et leur argent ne pourra les délivrer au jour de la colère du Seigneur ; le feu de son indignation va dévorer toute la terre, parce qu’il se hâtera d’exterminer tous ceux qui l’habitent. »
6. MALACHIE, IV, 1-6 : « Car il viendra un jour semblable à une fournaise ardente ; tous les superbes et tous ceux qui commettent l’iniquité seront alors comme de la paille : et ce jour qui doit venir les embrasera, dit le Seigneur des armées, sans leur laisser ni germe ni racine. – Mais le soleil de justice se lèvera pour vous, qui avec une crainte respectueuse pour mon nom ; et vous trouverez votre salut sous ses ailes, vous sortirez alors et vous tressaillerez comme les jeunes taureaux d’un troupeau. – Vous foulerez aux pieds les impies, lorsqu’ils seront devenus comme de la cendre sous la plante de vos pieds, en ce jour où j’agirai moi-même, dit le Seigneur des armées. – Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur que je lui ai donnée sur le mont Horeb, afin qu’il portât à tout Israël mes préceptes et mes ordonnances. – Je vous enverrai le prophète Élie, avant que le grand et épouvantable jour du Seigneur arrive. – Et il réunira le cœur des pères avec leurs enfants, et le cœur des enfants avec leurs pères, de peur qu’en venant je ne frappe la terre d’anathème. »
7. JOEL, III, 1-2, 12 : « En ces jours-là et en ces temps-là, lorsque j’aurai fait revenir les captifs de Juda et de Jérusalem, – j’assemblerai tous les peuples, et je les amènerai dans la vallée de Josaphat, où j’entrerai en jugement avec eux touchant Israël mon peuple et mon héritage qu’ils ont dispersé parmi les nations, et touchant me terre qu’ils ont divisée entre eux. – Que les peuples viennent se rendre à la vallée de Josaphat, j’y paraîtrai assis pour juger tous les peuples qui y viendront de toutes parts.»
8. MATTHIEU, XXV, 31-34 : « Quand le Fils de l’Homme viendra dans sa majesté, accompagné de tous ses anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. – Et toutes les nations étant assemblées devant lui, il séparera les uns d’avec les autres, comme un berger sépare les brebis d’avec les boucs ; – et il mettra les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche. – Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, etc. »
9. MATTHIEU, XXIV, 11-14, 24-31, 36-39 : « Il s’élèvera plusieurs faux prophètes, etc. Et cet évangile du royaume sera prêché dans toute la terre, pour témoignage à toutes les nations, et alors la fin arrivera. – Il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes, qui feront de grands prodiges et des choses étonnantes, jusqu’à séduire, s’il était possible, les élus mêmes. – J’ai voulu vous en prévenir auparavant. Si donc on vous dit : Le voilà dans le désert, ne sortez point. Le voici dans le lieu le plus retiré de la maison, ne le croyez point. – Car comme un éclair qui sort de l’Orient paraît jusqu’à l’Occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’Homme. – Partout où se trouvera le corps, les aigles s’y assembleront. – Mais aussitôt après ces jours d’affliction, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les vertus des cieux seront ébranlées. – Et alors le signe du Fils de l’Homme paraîtra dans le ciel, et à cette vue tous les peuples de la terre s’abandonneront aux pleurs et aux gémissements, et ils verront le Fils de l’Homme venir sur les nuées du ciel avec une grande puissance et une grande majesté. – Et il enverra ses anges qui feront entendre la voix éclatante de leurs trompettes, et qui rassembleront les élus des quatre coins du monde, depuis une extrémité du ciel jusqu’à l’autre. – Mais pour ce qui regarde le jour et l’heure, qui que ce soit, excepté mon Père, n’en a connaissance, non pas même les anges du ciel. – Et il arrivera à l’avènement du Fils de l’Homme ce qui arriva au temps de Noé ; o – car comme un peu avant le déluge les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche, et qu’ils ne pensèrent au déluge que lorsqu’il survint et les fit tous périr, il en sera de même à l’avènement du Fils de l’Homme, etc. »
10. LUC, XXI, 25, 27, 32-36 : « Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles, et sur la terre ; les nations seront dans la consternation, par la crainte que leur causera le bruit confus de la mer et de ses flots ; – de la sorte que les hommes sècheront de frayeur dans l’attente des maux dont tout le monde sera menacé ; car les vertus des cieux seront ébranlées ; – et alors ils verront le Fils de l’Homme qui viendra sur une nuée avec une grande puissance et une grande majesté. – Je vous le dis en vérité, cette génération ne finira point que tout ne soit accompli. – Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. – Prenez donc garde à vous, de peur que vos cœurs ne s’appesantissent par l’excès des viandes et du vin et par les inquiétudes de cette vie, et que ce jour ne vienne tout d’un coup vous surprendre ; – car il enveloppera, comme un filet, tous ceux qui habitent sur la face de la terre. – Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous méritiez d’éviter tous ces maux qui arriveront, et de comparaître avec confiance devant le Fils de l’Homme. »
11. Actes, X, 42 : « Et il nous a commandé de prêcher au peuple, et de témoigner que c’est lui qui a été établi de Dieu pour être le juge des vivants et des morts.»
12. I Thessaloniciens, IV, 14-18 : « Nous qui vivons, et qui sommes réservés pour son avènement, nous ne préviendrons point ceux qui sont déjà dans le sommeil. – Car aussitôt que le signal aura été donné par la voix de l’archange, et par le son de la trompette de Dieu, le Seigneur même descendra du ciel, et ceux qui seront morts en Jésus-Christ ressusciteront les premiers. – Pour nous autres, qui sommes vivants, et qui seront demeurés jusqu’alors, nous serons emportés avec eux dans les nuées, pour aller au-devant du Seigneur au milieu de l’air ; et ainsi nous serons pour jamais avec le Seigneur. – Consolez-vous donc les uns les autres par ces vérités. »
13. Ibid., V, 2-4 : « Le jour du Seigneur doit venir comme un voleur pendant la nuit. – Car lorsqu’ils diront : Nous sommes en paix et en sûreté, ils se trouveront surpris tout d’un coups par une ruine imprévue, comme l’est une femme grosse par les douleurs de l’enfantement, sans qu’il leur reste aucun moyen de se sauver. – Quant à vous, ô frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, en sorte que ce jour puisse vous surprendre comme un voleur. »
14. I Corinthiens, XV, 51-52 : «Voici un mystère que je vais vous dire : nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous changés. – En un moment, en un clin d’œil, au son de la dernière trompette (car la trompette sonnera), les morts ressusciteront en un état incorruptible, et alors nous serons changés. »
15. I Thessaloniciens, II, 2-4, 8-11 : « Ne vous laissez pas légèrement ébranler dans votre premier sentiment, et ne vous troublez pas, en croyant, sur la foi de quelque esprit prophétique, ou sur quelques discours, ou sur quelque lettre qu’on supposerait venir de vous, que le jour du Seigneur est près d’arriver. – Que personne ne vous séduise en quelque manière que ce soit ; car ce jour-là ne viendra point, que la révolte et l’apostasie ne soit arrivée auparavant, et qu’on n’ait vu paraître cet homme de péché, qui doit périr misérablement ; – qui s’opposant à Dieu, s’élèvera au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu, ou qui est adoré jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, voulant lui-même passer pour Dieu. – Et alors se découvrira l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il perdra par l’éclat de sa présence ; cet impie qui doit venir accompagné de la puissance de Satan avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges trompeurs, – et avec toutes les illusions qui peuvent porter à l’iniquité ceux qui périssent, parce qu’ils n’ont pas reçu et aimé la vérité pour être sauvés. C’est pourquoi Dieu leur enverra des illusions si efficaces, qu’ils croiront au mensonge, – afin que tous ceux qui n’ont point cru la vérité, et qui ont consenti à l’iniquité, soient condamnés. »
16. II PIERRE, III, 3-13 : « Sachez avant toutes choses, qu’aux derniers temps il viendra des imposteurs, des séducteurs qui suivront leurs propres passions, – et qui diront : Qu’est devenue la promesse de son second avènement? car depuis que nos pères sont dans le sommeil, toutes choses demeurent au même état où elles étaient au commencement du monde. – Mais c’est par une ignorance volontaire qu’ils ne considèrent pas que les cieux furent faits d’abord par la parole de Dieu, aussi bien que la terre qui parut hors de l’eau, et qui subsiste au milieu de l’eau : – Et que le monde d’alors périt, étant submergé par le déluge des eaux du ciel. – Ainsi les cieux et la terre d’à présent sont gardés par la même parole, et sont réservés pour être brûlés par le feu au jour du jugement et de la ruine des hommes méchants et impies. – Mais il y a une chose que vous ne devez pas ignorer, mes bien-aimés, qui est qu’aux yeux du Seigneur un jour est comme mille ans, et mille ans comme un jour. – Ainsi le Seigneur n’a point retardé sa promesse, comme quelques-uns se l’imaginent ; mais c’est qu’il vous attend avec patience, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous reviennent à la pénitence. – Comme un voleur vient durant la nuit, ainsi le jour du Seigneur viendra tout à coup ; et alors, dans le bruit d’une effroyable tempête, les cieux passeront, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec tout ce qu’elle contient sera consumée par le feu. – Puis donc que toutes ces choses doivent périr, quels devez-vous être ? et quelle doit être la sainteté de votre vie et la piété de vos actions, – attendant, hâtant l’avènement du jour du Seigneur, où l’ardeur du feu dissoudra les cieux et fera fondre les éléments ? – Car nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habitera. »
17. MATTHIEU, XII, 36-37 : « Or, je vous déclare qu’au jour du jugement, les hommes rendront compte de toutes les paroles inutiles qu’ils auront dites ; – car vous serez justifiez par vos paroles, et vous serez condamnés par vos paroles. »
18. Sagesse, I, 8-9, 11 : « C’est pourquoi celui qui profère des paroles d’iniquité ne peut se cacher, et il n’échappera pas au jugement qui doit tout punir. – Car l’impie sera interrogé sur toutes ses pensées, et ses discours iront jusqu’à Dieu, qui les entendra pour le punir de son iniquité. – La parole la plus secrète ne sera point impunie. »
19. ISAIE, LXVI, 18 : « Car pour moi je viens pour recueillir toutes leurs œuvres et toutes leurs pensées, et leur assembler avec tous les peuples, de quelque pays et de quelque langue qu’ils puissent être, et ils comparaîtront, et ils verront ma gloire. »
20. Ecclésiaste, XII, 14 : « Dieu fera rendre compte en son jugement de toutes les fautes, et de tout le bien comme de tout le mal qu’on aura fait. »
21. Romains, II, 14-16 : « Car lorsque les gentils qui n’ont point la loi font naturellement les choses que la loi commande, n’ayant point de loi, ils se tiennent à eux-mêmes lieu de loi : – Et ils font voir que ce qui est prescrit par la loi, est écrit dans leurs cœurs, par le témoignage que leur en rend leur conscience, et par la diversité des réflexions et des pensées qui les accusent ou les défendent ; – au jour où Dieu jugera tout ce qui est caché dans le cœur des hommes. »
22. Apocalypse, XX, 11-15 : « Alors je vis un grand trône blanc et quelqu’un assis dessus, devant la face duquel le ciel et la terre s’enfuirent ; et il n’en resta pas même la place. – Je vis ensuite les morts, grands et petits, qui comparurent devant le trône : et des livres furent ouverts : et puis on en ouvrit encore un autre, qui est le livre de vie ; et les morts furent jugés sur ce qui était écrit dans ces livres, selon leurs œuvres. – Et la mer rendit les morts qui étaient ensevelis dans ses eaux : la mort et l’enfer rendirent aussitôt les morts qu’ils recelaient : et chacun fut jugé selon ses œuvres. – Et l’enfer et la mort furent jetés dans l’étang de feu. C’est là la seconde mort. – Et celui qui ne fut pas trouvé dans le livre de vie, fut jeté dans l’étang de feu. »
23. JÉRÉMIE, XVIII, 9-10 : « Le cœur de l’homme est corrompu et impénétrable : qui pourra le connaître ? – C’est moi qui suis le Seigneur, qui sonde les cœurs et qui éprouve les reins, qui rends à chacun selon sa voie, et selon le fruit de ses pensées et de ses œuvres. »
24. Hébreux, IV, 12-13 : « La parole de Dieu est vivante et efficace, et elle perce plus qu’une épée à deux tranchants : elle entre et elle pénètre jusque dans les replis de l’âme et de l’esprit, jusque dans les jointures et dans les moelles, et elle démêle les pensées et les mouvements du cœur. – Nulle créature ne lui est cachée l car tout est nu et découvert à ses yeux. »
25. Galates, VI, 5, 8, 9 : « Chacun portera son propre fardeau. – Ce que l’homme aura semé, il le recueillera. Ainsi celui qui sème dans sa chair, recueillera de l’esprit la vie éternelle. – Ne nous lassons donc point de faire le bien, puisque si nous ne perdons pas courage, nous en recueillerons le fruit en son temps. »
26. I Thessaloniciens, IV, 6 : « Que personne n’opprime son frère et ne lui fasse tort en aucune affaire, parce que le Seigneur est le vengeur de tous ces péchés. »
27. Ecclésiaste, XII, 14 : « Dieu fera rendre compte en son jugement de toutes les fautes, et de tout le bien comme de tout le mal qu’on aura fait. »
28. II Corinthiens, V, 10 : « Nous devons tous comparaître devant le tribunal de Jésus-Christ, afin que chacun reçoive ce qui est dû aux bonnes ou aux mauvaises actions qu’il aura faites pendant qu’il était revêtu de son corps. »
29. Romains, XIV, 10, 12 : « Nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Jésus-Christ. – Et chacun de nous rendra compte à Dieu de soi-même. »
30. MATTHIEU, X, 41, 42 : « Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète, recevra la récompense du prophète ; et celui qui reçoit le juste, recevra la récompense du juste. – Et quiconque donnera seulement à boire un verre d’eau froide à l’un de ces plus petits, parce qu’il est de mes disciples, je vous le dis en vérité, il ne sera pas privé de sa récompense. »
31. JOB, XXIV, 12 : « Dieu ne laisse point le désordre impuni. »

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION

1. S. BASILE-LE-GRAND, Epist. ad virg. lapsam. : « Rappelez à votre mémoire la vision que Dieu envoya à Daniel (DAN., VII, 10) : Un fleuve de feu sortait de devant sa face (de l’Ancien des jours), des millions d’anges le servaient, et mille millions assistaient devant lui. Le jugement se tint, et les livres furent ouverts. Actions, paroles, pensées, bonnes ou mauvaises, publiques ou secrètes, tout sera révélé au grand jour, tout sera publié de manière à pouvoir être entendu de tous les anges et de tous les hommes. Quelle figure feront alors ceux qui auront mal vécu ? »

Question  XVI.
Quel résumé y a-t-il à faire des articles qui concernent la seconde personne divine ?

Nous pouvons résumer ces articles en disant que Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme ; qu’il a entrepris et conduit à sa perfection l’ouvrage admirable de la rédemption du genre humain, de sorte qu’il est pour nous la voie, la vérité et la vie, et que c’est par lui seul que, perdus que nous étions, nous avons été sauvés et délivrés, et réconciliés enfin avec Dieu le Père.

Voici de quelle manière s’exprime l’Écriture sur ce bienfait et sur ces avantages à recueillir de la rédemption : La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes, et elles est venue nous apprendre à renoncer à l’impiété et aux désirs du siècle, et à vivre dans ce monde avec tempérance, justice et piété, dans l’attente du bonheur proposé à notre espérance, et de l’avènement glorieux de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui s’est livré lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de nous purifier, pour faire de nous un peuple particulièrement consacré à son service et fervent dans les bonnes œuvres. Ainsi parle l’apôtre saint Paul (Tite, II, 11-14).  Et ailleurs (Eph., II, 10) il dit : Nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ, pour les bonnes œuvres dont Dieu nous a imposé le devoir et ménagé d’avance les moyens. Il dit encore (II Cor., V, 15) : Jésus-Christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et qui est ressuscité pour eux.

C’est pourquoi il faut éviter surtout avec soin l’erreur de ceux qui ne confessent Jésus-Christ qu’imparfaitement, et comme à moitié seulement, en le reconnaissant, il est vrai, pour le médiateur et le rédempteur en qui nous devons mettre notre confiance, mais en lui refusant en quelque sorte sa qualité de législateur, qui entraîne pour nous l’obligation d’obéir à ses lois, ou sa qualité de modèle de toutes les vertus, qui nous oblige à l’imiter, ou enfin sa qualité de juste juge, qui fait que nous devons attendre de lui la digne récompense ou le châtiment mérité de toutes nos actions.

TÉMOIGNAGES DE L’ÉCRITURE

1. JEAN, I, 1, 14, 34 : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. – Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. » – Et un peu après : « Je l’ai vu, et j’ai rendu témoignage que c’est lui qui est le Fils de Dieu. »
2. I JEAN, V, 20 : « Nous savons encore que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence, afin que nous connaissions le vrai Dieu et que nous soyons en son vrai Fils. C’est lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle. »
3. Ephésiens, I, 6 : « Il nous a rendus agréables à ses yeux en son Fils bien-aimé, – dans lequel nous trouvons la rédemption par son sang et la rémission de nos péchés, selon les richesses de sa grâce. »

4. JEAN, XIV, 6 : « Je suis la voie, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père que par moi. »

5. Romains, V, 6-10 : « En effet, pourquoi, lorsque nous étions encore dans les langueurs de nos iniquités, Jésus-Christ est-il mort dans le temps pour les impies ? – car à peine quelqu’un voudrait-il mourir pour un juste : peut-être néanmoins que quelqu’un aurait le courage de donner sa vie pour un homme de bien. – Mais ce qui fait éclater encore davantage l’amour de dieu pour nous, c’est que, lorsque nous étions encore pécheurs, Jésus-Christ n’a pas laissé dans le temps de mourir pour nous. – Maintenant donc que nous sommes justifiés par son sang, nous serons à plus forte raison délivrés par lui de la colère de Dieu. – Car si, lorsque nous étions ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés avec lui par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant maintenant réconciliés avec lui, nous serons sauvés par la vie de ce même Fils. »
6. Apocalypse, I, 5 : « Il nous a aimés, et nous a lavés de nos péchés dans son sang. »
7. I Timothée, II, 5, 6 : « Il y a un Dieu, et un médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, – qui s’est livré lui-même pour la rédemption de tous. »
8. Romains, III, 24, 25 : « Étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ, – que Dieu a proposé pour être la victime de propitiation, par la foi en son sang, pour faire paraître sa justice, par la rémission de leurs péchés passés. »
9 ISAIE, XXXIII, 22 : « Le Seigneur est notre juge, le Seigneur est notre législateur, le Seigneur est notre roi, c’est lui qui nous sauvera.. »
10. JACQUES, IV, 12 : « Il n’y a qu’un législateur et qu’un juge, qui peut sauver et qui peut perdre ».
11. JEAN, XIII, 15, 24 51-52 : «Voici un mystère que je vais vous dire : nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous changés. – En un moment, en un clin d’œil, au son de la dernière trompette (car la trompette sonnera), les morts ressusciteront en un état incorruptible, et alors nous serons changés. »
12. I JEAN, II, 6, 7 : « Celui qui dit qu’il demeure en Jésus-Christ, doit marcher lui-même comme Jésus-Christ a marché. – Mes très chers, je ne vous écris point un commandement nouveau, mais le commandement ancien que vous avez reçu dès le commencement. »
13. I PIERRE, II, 20, 21, 24 : « Aussi quel sujet de gloire aurez-vous, si c’est pour vos fautes que vous enduriez les soufflets ? Mais si, faisant le bien, vous souffrez avec patience, c’est là ce qui sera agréable à Dieu. – Car c’est à quoi vous avez été appelés, puisque Jésus-Christ même a souffert pour nous, vous laissant un exemple, afin que vous marchiez sur ses traces. – C’est lui qui a porté nos péchés en son corps sur la croix, afin qu’étant morts au péché, nous vivions pour la justice : c’est par ses meurtrissures que vous avez été guéris. »
17. II Timothée, IV, 7, 8 : « J’ai bien combattu, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. – Il me reste à attendre la couronne de justice qui m’est réservée, et que le Seigneur comme un juste juge me rendra en ce jour, non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui aiment son avènement. »
18. Romains, II, 5-10 : « Par votre dureté et par l’impénitence de votre cœur, vous vous amassez un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, – qui rendra à chacun selon ses œuvres, – en donnant la vie éternelle à ceux qui, par leur patience dans les bonnes œuvres, cherchent la gloire, l’honneur et l’immortalité, – et en répandant sa colère et son indignation sur ceux qui ont l’esprit contentieux, et qui ne se rendent point à la vérité, mais qui embrassent l’iniquité. – Tribulation et angoisse sur tout homme qui fait le mal, sur le juif d’abord, et ensuite sur le gentil. – Mais gloire, honneur et paix à tout homme qui fait le bien, au juif premièrement, et ensuite au gentil. »
 

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